Un jeune homme qui rêvait d'immigrer clandestinement vers l'eldorado a tenté de braquer une agence de transfert d'argent. Il y est rentré après avoir brisé une vitre. Mais il n'a récolté que la prison. Nous sommes à la préfecture des arrondissements Sidi Bernoussi-Zenata, à Casablanca. Les éléments du district qui veillent sur la sécurité de cette région venaient, ce vendredi 3 décembre, d'ouvrir les portes de leurs bureaux quand ils ont reçu une information : la nuit, une personne (ou plusieurs) a fait irruption dans l'agence de transfert d'argent, Western Union, située au quartier Anassi, juste à côté de la mosquée Al Andalous. D'abord, c'était le directeur de l'agence qui venait d'informer la salle de trafic. Il a été surpris, quand il a ouvert la porte de l'agence, par les bureaux qui étaient chamboulés. Rapidement, les limiers de la brigade criminelle sont montés dans leur fourgon. Pas moins de quelques minutes plus tard, ils sont arrivés sur les lieux. De prime abord , les détectives devaient faire le constat des lieux. Le directeur de l'agence et ses employés n'ont rien touché. Les enquêteurs ont remarqué, au début, les bureaux qui étaient sens dessus-dessous et les documents qui étaient par terre. Ils ont ensuite constaté que la vitre donnant sur le boulevard était brisée et que quelques barres de fer étaient coupées. L'intrus (ou les intrus) aurait-il utilisé la lame d'une scie pour les couper? Peut-être. A-t-il (ou ont-ils) mis une main sur une somme d'argent ? Le directeur de l'agence a affirmé aux enquêteurs qu'il (ou ils) n'a rien pris. Le directeur leur a précisé que l'intrus semble n'avoir pas remarqué un petit coffre-fort renfermant une somme de cent vingt mille dirhams. Il n'a dérobé aucun centime ? Aucun centime, leur a répondu le directeur de l'agence qui semblait, relativement, à l'aise. Car peu importe qu'une vitre soit brisée et que tous les bureaux et des dossiers soient mis en désordre. Tout rentrera dans l'ordre. Ce qui importe le plus c'est qu'aucun dirham n'avait été subtilisé. Au contraire, pour les enquêteurs tout était important, puisqu'un malfrat circule encore librement alors qu'il a tenté de braquer une agence de transfert d'argent. Pour eux, ce qui importe le plus, c'est de le mettre hors d'état de nuire. Mais, qui est-il ? Les enquêteurs ont recouru à la seule caméra de surveillance dont l'agence dispose. Ils ont visionné les images de la caméra. Elle a capté un jeune homme qui s'y est introduit, mais ses traits et ses signalements n'étaient pas clairs. La seule remarque que les enquêteurs ont faite était sa coiffure qui était un peu bizarre. En effet, les détectives étaient, en conséquence, certains que l'auteur n'était qu'une seule personne et pas plus. Mais, qui est-il ? C'est l'énigme qu'ils devaient décortiquer. Dès qu'ils ont imprimé les images filmées par la caméra de surveillance, les enquêteurs se sont lancés à la recherche du mis en cause. Tous les services de police de la région et les indicateurs ont été mis au courant de l'affaire. Quatre heures d'investigations étaient suffisantes pour arriver à identifier le mis en cause. Il s'agit d'un jeune homme de vingt-six ans, sans profession. Sa demeure n'est pas loin du commissariat de police. Arrêté, il a avoué son crime de braquage de l'agence de transfert d'argent. Sans profession depuis belle lurette, a-t-il affirmé aux détectives, il a décidé d'immigrer clandestinement, à bord d'une patera. Seulement, il lui fallait de l'argent. C'est pourquoi il a pensé à l'agence de transfert de l'argent qu'est situé à côté de chez lui. Le vendredi, il a mis son plan à exécution après avoir avalé une dizaine de comprimés psychotropes. Seulement, il n'en a récolté que la prison.