Brillante dans son rôle de Rahma, film éponyme de Omar Chraïbi, la jeune et talentueuse comédienne Houda Rihani, n'en est pas moins humble et quelque peu méconnue du grand public. Dans l'entretien qui suit, elle nous en explique les raisons. ALM : Quelles sont été les conditions de tournage de « Rahma » et quelle a été la nature des relations qui ont marqué vos rapports avec les autres membres de l'équipe technique ? Houda Rihani : Ce n'est pas la première fois que je travaille avec Omar Chraïbi. Je l'ai déjà côtoyé en tant que producteur. Et c'est avec le même plaisir que j'ai eu à travailler avec lui en tant que réalisateur. J'ai eu énormément de plaisir à travailler avec tous les membres de l'équipe technique du film. Durant tout le tournage, nous étions tous baignés dans une atmosphère très conviviale qui a fait que chacun d'entre-nous a donné le mieux de lui-même. Cette atmosphère, on la doit en premier lieu à Omar Chraïbi qui était à l'écoute de chacune de nos demandes et questions et qui, au lieu de diriger, nous accompagnait dans notre travail. On se sentait véritablement entre amis, ce qui a participé à créer un climat détendu fait de dialogue, de discussions, de consultations. J'ai été particulièrement ravie de travailler avec Hassan El Fad qui par son professionnalisme, mais aussi grand humanisme, m'a énormément aidée. Tous ces éléments combinés ont abouti à un film marqué d'un naturel et d'une sincérité aussi bien devant qu'hors caméra. Malgré votre remarquable talent et les qualités d'actrice dont vous disposez, il est assez rare de vous voir dans un film. Qu'est-ce qui explique ce constat à votre avis ? Sincèrement, je suis incapable de vous répondre. Cela serait peut-être dû au fait que les réalisateurs sont toujours dans l'expectative à mon égard. Ils attendent toujours de voir ce dont je suis capable pour mieux me connaître et me faire confiance. Quelque part, c'est tant mieux. Ceci, dans la mesure où les écarts de temps qui séparent un travail et un autre me permettent de prendre le recul nécessaire, de faire un bilan d'étape, pour mieux avancer. Ce temps-là, j'en ai besoin pour bien choisir les rôles dans lesquels je m'engage et mieux m'y préparer. Cela me permet également de gagner en maturité puisqu'il faut reconnaître que la Houda Rihani de ses débuts, il y a cinq ans, n'est pas celle d'aujourd'hui. Si vous aviez à choisir entre le théâtre, le cinéma et la télé, pour quelle forme artistique auriez-vous optez. Et quels sont, dans ce sens, vos projets ? Ce serait sans aucun doute le théâtre. C'est mon premier amour. J'aime cet art depuis l'enfance. Et dans le théâtre que j'ai choisi de poursuivre mes études. Je ne sais ce que j'aurai fait si, à l'époque, une école de cinéma existait. Mais les choses étant ce qu'elles sont, c'est dans le théâtre que je choisirais d'évoluer. Cela, même si le cinéma permet d'avoir plus de notoriété et plus rapidement. Je prépare actuellement la reprise, le 15 février prochain, de la tournée de la pièce Harraz Aouicha, une création collective de la troupe Tensift. Autrement, je vous mentirais si je disais que j'ai des projets en vue en matière de cinéma ou de télévision. Pour revenir à la question de maturité dont vous avez parlé précédemment, «Rahma» vous a-t-il permis d'en gagner ? Certainement. Pour moi, toute expérience, qu'elle soit bonne ou mauvaise, ne peut être que bénéfique. C'est cela la vie : un éternel apprentissage et redressement de la barre. Je veux dire par là qu'une expérience, aussi désagréable qu'elle puisse être, peut également être pleine d'enseignements qu'il faut tirer. Cela me permet de poser plus de questions. Quel que soit le cas, je me pose à chaque fois la question à l'issue d'un tournage ou d'une production théâtrale. Chaque étape est pour mois un seuil à franchir pour voir ce qui se cache derrière.