Le Forum international sur le développement humain a permis d'identifier des pistes éventuelles de recentrage, de réajustement et d'amélioration à apporter à l'INDH. Plus de 22.000 projets de développement ont été réalisés au profit de 5 millions de bénéficiaires. Les travaux du Forum international sur le développement humain se sont clos mardi 2 novembre avec la participation de plus de 1700 personnalités nationales et internationales. La première journée de ce Forum a été particulièrement riche. Dans un message adressé aux participants, SM le Roi Mohammed VI a indiqué que «l'INDH a permis la réalisation de plus de 22.000 projets de développement au profit de 5 millions de bénéficiaires, pour une enveloppe budgétaire dépassant les 10 milliards de dirhams». La séance plénière scientifique dans la matinée du 1er novembre a été marquée par l'intervention de grandes sommités de l'économie et des finances. Présidée par Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib, cette séance s'articulant autour du développement humain et la redistribution des richesses a été marquée par l'intervention pertinente de Dominique Strauss-Kahn, directeur général du Fonds monétaire international (FMI). Le patron du FMI a appelé à faire de l'emploi «la priorité de la nouvelle mondialisation». «Le monde a perdu 30 millions d'emplois à cause de la crise mondiale, et les attentes des années à venir sont de 400 millions d'emplois», a t-il déclaré. M. Strauss-Kahn a insisté sur l'importance de la redistribution des richesses dans les pays en voie de développement afin de lutter contre le chômage et la pauvreté et créer une classe moyenne. M. Strauss-Kahn a également pointé du doigt le secteur financier qui fait l'objet de dérapage.Il a ainsi souligné que les chefs d'Etat du G20 qui se réuniront dès la semaine prochaine en Corée du Sud doivent «réparer» le secteur financier à l'origine d'une grave crise internationale. «Il y a encore à faire en matière de réglementation et de supervision internationale», a-t-il indiqué avant d'ajouter que «si la mise en œuvre de la réglementation financière n'est pas contrôlée alors cela ne servira à rien. Il faut réparer l'ancien modèle». Pour sa part, M. Jouahri a déclaré qu'«en 2015, le Maroc sera dans une meilleure position pour atteindre les Objectifs du Millénaire». Lors du panel sur le «Développement humain et développement durable» dirigé par le président du directoire de l'Agence marocaine de l'énergie solaire (MASEN), Mustapha Bakkoury, les intervenants ont insisté sur la préservation des ressources naturelles pour favoriser le développement durable. M. Bakkoury a indiqué que le Maroc s'est engagé dans le chantier de l'INDH afin d'accompagner la dynamique économique enclenchée depuis de nombreuses années, soulignant que la composante de la préservation de l'environnement est constamment présente et intégrée. Pour sa part, le sociologue et philosophe français, Edgar Morin, a mis en exergue les difficultés que posent parfois la conciliation entre l'impératif d'éradication de la pauvreté et les exigences de la préservation de l'environnement. Ce dernier s'est interrogé sur l'existence d'une approche scientifique et cohérente du concept de développement humain. Autre moment important de la première journée : l'intervention de Fadela Amara, secrétaire d'Etat chargée de la Politique de la ville en France, lors du panel sur «Quels rôles peuvent jouer les régions pour lutter contre la pauvreté et la précarité ? ». Mme Amara a souligné que l'INDH est devenue une référence et un modèle à suivre en matière de développement durable. «Cette initiative est un projet exemplaire de développement économique et de lutte contre la pauvreté, salué dans le monde entier», a-t-elle déclaré. Et d'ajouter : «En mettant en synergie tous les acteurs, à tous les échelons, cette dynamique s'appuie sur une démarche participative, contractuelle et partenariale, qui place l'humain au centre». Mme Amara a proposé d'intégrer aux outils classiques un indicateur complémentaire du développement humain durable, qui met l'accent sur la mise en mouvement de toute une société et de tous ses acteurs. La seconde journée du Forum a été marquée par cinq panels de discussion et d'analyse autour de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH), cinq ans après son lancement. Réalisations, méthodologies d'approche et insuffisances ont été passées au crible lors de cette journée. Le premier panel a mis en exergue les différentes manières de mener des politiques de développement humain: les programmes ciblés et les politiques universelles. Le deuxième panel a examiné de près l'approche participative, fondement de base de l'INDH, en tant que facteur de promotion de développement humain. Le troisième panel s'est axé sur les indicateurs de mesure de développement humain. Pour ce qui est du quatrième panel, les travaux ont porté sur l'importance des partenariats en politique de développement humain, en passant en revue les expériences vécues dans plusieurs pays, en l'occurrence l'Indonésie, l'Egypte et la France. Enfin, lors du cinquième panel, les intervenants ont débattu des activités génératrices de revenus et leur rôle de locomotive de développement des individus et des sociétés. L'INDH en chiffres Plus de 10 milliards de dirhams ont été alloués à l'INDH. Les fonds engagés ont servi au financement de 22.000 projets profitant au profit de 5 millions de bénéficiaires. S'agissant de la répartition des financements de l'INDH de 2005 à 2010, 3,3 milliards de dirhams ont été consacrés aux infrastructures de base totalisant 4. 546 projets et 2,9 milliards de dirhams pour la lutte contre la pauvreté avec 2.292 projets au profit de 573.000 bénéficiaires. Viennent ensuite les infrastructures sportives pour 1,6 milliard de dirhams avec 2.523 projets au profit de 649.900 bénéficiaires. Un montant de 1,24 milliard de dirhams a été alloué à l'éducation. Ce budget a permis la réalisation de 3151 projets au profit de 798.000 personnes. Les activités génératrices de revenus ont eu droit à 1,15 milliard DH. Les projets ayant trait à la santé ont bénéficié de 868 MDH. Erigée au rang de grand chantier de Règne, l'INDH est conçue comme un nouveau projet de société qui place l'Homme au cœur des priorités et des politiques publiques nationales et au centre des enjeux de la démocratie et du développement. Entendue comme le moteur d'une véritable transformation sociale, cette grande initiative nationale a introduit un nouveau souffle et du renouveau dans les modes de gouvernance de la chose publique et a provoqué un changement de paradigme pour l'approche du développement économique et social.