La victoire du Maroc face au Nigeria, mardi après-midi, a suscité beaucoup de réactions à travers le continent et même au-delà. Une reconnaissance qui démontre que le savoir-faire des Lions de l'Atlas n'a rien perdu de son intensité, même si l'ossature de l'équipe a totalement changé. C'est d'abord la spontanéité et la sympathie des supporters marocains bien avant le début du match qui allait donner un goût particulier à la rencontre opposant le Maroc au Nigeria. Ils étaient nombreux et bruyants à sillonner les ruelles de la ville de Monastir. Dès leur apparition, ils se sont vite fait joindre par des supporters algériens et tunisiens faisant flotter les drapeaux des trois pays du Maghreb dans un tableau magnifiquement harmonieux. Une fois le match terminé, c'est la presse internationale qui a consacré de larges espaces à la victoire des Lions de l'Atlas. «L'Equipe», le quotidien français des sports a affirmé dans son numéro du mercredi que la précieuse victoire des Lions de l'Atlas face au Nigeria (1-0), dans le cadre du premier tour de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) qui se tient en Tunisie, est l'une des plus significatives depuis la Coupe du Monde 1998. Sous le titre «Ce Maroc est prometteur », le journal écrit que les Marocains qui, depuis deux ans, tentaient de relancer rationnellement une équipe nationale qui se délitait progressivement, ont été récompensés. Quant à «France-Soir», il a parlé «des Marocains surprenants» estimant que les Lions de l'Atlas ont surpris tous les observateurs par un jeu rapide à défaut d'être génial. «Le Parisien» est allé interviewer le joueur du PSG Talal El Karkouri dans lequel ce dernier impute la réussite des Marocains par l'esprit de famille qui règne au sein de l'équipe « avec un mélange de jeunes et d'anciens ». Conscient et serein, le rempart de la défense marocaine demeure toutefois prudent. Surtout pas d'excès de confiance car il ne faut pas se voir déjà qualifié. «Dans cette compétition, il n'y a plus de petites équipes. On l'a vu avec les matchs de la Tunisie, du Cameroun, et du Sénégal », a-t-il dit. En Côte d'Ivoire, la presse locale n'a pas ménagé ses plumes pour saluer la précieuse victoire du Onze national marocain. «Le Maroc terrasse le Nigeria», «Les Lions de l'Atlas s'offrent les Super Eagles», «Les Super Eagles en chute libre » ou «Les Super Eagles ratent leur envol», tel fut la cadence des titres de la presse ivoirienne du mercredi. Les Lions de l'Atlas «ont montré mardi qu'ils savaient jouer au football et, face à une équipe nigériane qui cafouillait, ils se sont montrés plus volontaires et plus ambitieux en se créant plusieurs occasions de buts» écrit le quotidien «Le Jour». Son confrère «Fraternité Matin» estime que les Lions de l'Atlas «ont arraché une belle victoire mardi après-midi à Monastir et n'ont pas volé leur succès en se montrant à la hauteur des débats ce qui a permis aux poulains de Badou Zaki de réussir une entrée en fanfare dans cette 24ème édition de la CAN ». Après avoir loué le flair de Badou Zaki qui a su jeter, au moment opportun, Youssouf Hadji au cœur de la défense adverse, le quotidien relève que «les Lions de l'Atlas ont réussi un splendide coup de poker et ont terrassé le grand Nigeria». Quant au quotidien «Le Patriote», il affirme que «sans tambours ni trompette, les Marocains ont évolué sans complexe devant les stars du Nigeria qui n'ont pas pu tenir le rythme imposé par les Lions de l'Atlas qui ont remporté la partie sur la marque d'un but à zéro». D'un autre côté, Christian Chukwu, l'entraîneur du Nigeria a reconnu dans une déclaration faite à l'envoyée spéciale d'ALM : «Mes footballeurs ont subi les assauts de leurs adversaires tout au long de la première période. Ils ont été obligés de suivre le rythme imposé par les joueurs marocains. Lors de la deuxième mi-temps, ils ont essayé d'imprimer leur style mais c'était trop tard. L'équipe marocaine, compacte tant sur le plan défensif qu'offensif, avait déjà en main toutes les clés de la rencontre ». Plus explicite que cela tu meurs, dit l'expression.