Premier du groupe D, le Maroc jouera dimanche en fin d'après-midi les quarts de finale de la CAN 2004. Son adversaire, l'Algérie, qui sera supportée par un public en fureur, ne cache son ambition à atteindre les demi-finales. Dimanche, le stade Taïb Mhiri de Sfax sera le théâtre d'une confrontation maghrébine à 100%. Les Lions de l'Atlas partiront à l'assaut des Fennecs algériens dans une rencontre où il est pratiquement impossible de faire des pronostics. «C'est une rencontre de football qui reviendra à l'équipe la mieux organisée tactiquement et moralement», a estimé le coach national Baddou Zaki. Les Marocains partent favoris sur le papier, vu leur prestation depuis le début de la compétition. Mais les Algériens ont démontré lors du premier tour que nulle supériorité n'est acquise que sur le terrain, eux qui ont créé la surprise dans un groupe C où le Cameroun et l'Egypte étaient les grands favoris. Leur entraîneur, rusé, comme l'est toujours un fennec, ne rate jamais une occasion de mettre en valeur la combativité de son équipe qui a fait plier des géants du football africain. «Le Maroc est une grande équipe certes, qui dispose d'un grand potentiel de joueurs, mais il ne nous fait pas peur. L'Algérie a créé la surprise une fois en accédant au second tour. Il n'y a pas de raison pour qu'elle ne réédite pas son exploit pour atteindre les demi-finales ». un stade de la compétition qu'elle n'a pas atteint depuis sa finale gagnée à domicile en 1990 contre le Nigeria. Son meilleur exploit depuis a été un quart de finale lors de l'édition de 2000, perdu contre le Cameroun (2-1). Mais il se trouve que la sélection marocaine n'a pas également brillé lors des précédents rendez-vous, s'étant éliminée du premier tour. Les Marocains ont atteint ce stade de la compétition après avoir pris la première place du Groupe D, dit de la mort, qui n'a pas déçu les observateurs. Les poulains de Baddou Zaki, très efficaces, ont gagné leurs deux premiers matches, contre le Nigeria (1-0) et le Bénin (4-0) avant de concéder un nul face à l'Afrique du Sud (1-1). Pour leur troisième rencontre, les poulains de Baddou Zaki n'ont pas trop forcer pour venir à bout des Bafana Bafana qui ont ouvert la marque à la 29ème minute de jeu, mettant fin à une série de huit rencontres officielles sans encaisser le moindre but. Les Sud-africains, sur une contre-attaque, ont exploité une erreur de la défense marocaine pour tromper la vigilance du keeper Khalid Fouhami. Les Marocains, nullement impressionnés par cet avantage, ont pris d'assaut la défense sud-africaine. Leur réplique au but marqué ne s'est pas fait attendre. A la 36ème, Jaouad Zaïri a été fauché à la surface de réparation et le penalty est sifflé par l'arbitre tunisien Hicham Mengad. Youssef Safri, calmement, réussit à redresser la barre. Le score 1-1 n'a pas été changé durant la deuxième mi-temps de cette rencontre qui a connu une multitude de duels physiques. Les joueurs marocains en sont d'ailleurs sortis avec quelques cartons jaunes, écopés par Youssef Hajji à la 42ème minute, et Talal Karkouri, trois minutes avant la fin du temps réglementaire. «Nous aurions pu marquer plusieurs buts, tant en première qu'en seconde période. Mais je pense que l'essentiel a été atteint, c'est-à-dire une qualification aux quarts de finale», estime le sélectionneur national. Les deux équipes se sont rencontrées à trois reprises dans des phases finales de la Coupe d'Afrique des nations. En 1980, édition dont ils ont joué la finale, les Fennecs ont remporté la victoire (1-0). Six ans plus tard, la mythique formation des Lions de l'Atlas, menée par le même Baddou Zaki, a été accrochée (0-0). En 1988, Marocains et Algériens se sont rencontrés à deux reprises, lors du premier tour et les premiers, hôtes de la compétition, ont réussi à s'imposer (1-0), et en match de classement qui est finalement revenu aux Algériens (4-3 après le recours aux tirs au but (1-1)). « Ces statistiques ne veulent rien dire à mes yeux. La rencontre se jouera sur le terrain et durera 90 minutes, durant lesquelles il faut se battre pour remporter la victoire», a noté Baddou Zaki. En 2004, qui aura le dernier mot, les Lions de l'Atlas, forts et habitués à la rudesse des hautes montagnes, ou les Fennecs dont la ruse est légendaire dans le désert algérien ?