Deux malfrats cagoulés, âgés de vingt-trois et vingt-cinq ans, ont ligoté et maltraité deux vieux époux, qui étaient chez eux, à Casablanca, avant de mettre la main sur leur l'argent, leurs bijoux en or et plusieurs autres objets précieux. Ils sont deux vieux époux. Tous les deux habitent dans une villa située dans l'un des quartiers huppés sis au sud de la capitale économique, à savoir le quartier Californie. Depuis quelques jours, ils n'ont plus d'employés qui s'occupent d'eux, ni qui surveillent la villa. Seule leur fille s'occupe d'eux jour et nuit. Celle-ci vient de faire la rupture du jeûne, ce mardi 7 septembre, le vingt-septième jour du Ramadan, avant de sortir. Où? Peut-être pour faire une course. Peut-être pour rencontrer des amies? Peu importe. Ce qui semble être important est qu'elle n'est pas rentrée tard. Juste le temps pour que ses parents prennent leur dîner avant de dormir. Et c'était la surprise quand elle y est arrivée. Elle n'a pas cru ses yeux. Sa mère et son père avaient les mains ligotées derrière leur dos. Tous les deux étaient dans un état lamentable puisqu'il semble être violentés. Qu'est-ce qui leur est arrivé ? Aussitôt, elle a alerté la police. Les éléments de la police judiciaire de Hay Hassani-Aïn Chok se sont dépêchés sur les lieux. Ils ont appris que la fille des deux vieux époux n'avait pas passé plus d'une heure loin de ses parents et que ceux-ci avaient été maltraités violemment par deux personnes cagoulées et armées de couteaux pour les obliger à leur dévoiler les lieux où ils cachaient leurs bijoux en or et tous autres objets précieux. Les fins limiers de «Dar El Hamra» ont entamé aussitôt leurs investigations. En fait, ils ont ciblé, au début, les proches de la famille qui rendaient souvent visite aux deux époux et leurs ex-employés. Mais en vain. Le même jour, les enquêteurs ont appris qu'un chauffeur s'était présenté, récemment, chez les deux vieux époux pour leur proposer ses services. Seulement, ils ne l'ont pas recruté. Qui est-il ? Les investigations ont permis aux enquêteurs de l'identifier. Il s'agit de S. J, âgé de vingt-cinq, un Sahraoui de Zagora, célibataire, chauffeur de son état, demeurant au quartier Sbata. Il travaillait pour le compte d'une autre famille qui occupe une autre ville située au même quartier. Pointé, il s'est avéré avoir déjà purgé une peine d'emprisonnement ferme pour constitution d'une association de malfaiteurs doublée de vol qualifié, violence, menace à l'arme blanche. Était-il l'auteur de ce crime ? Pour se rassurer, les limiers l'ont surveillé toute la journée de mercredi. En fait, ses comportements et ses déplacements leur ont mis la puce à l'oreille. Au point qu'ils ont décidé enfin de l'arrêter. Certes, ce chauffeur a reconnu leur avoir proposé ses services comme chauffeur, mais qu'il n'a pas cambriolé leur villa, ni les a violentés. Mais, les enquêteurs n'ont pas cru ses paroles. Et ils l'ont soumis à des interrogatoires plus sévères pour lâcher enfin le morceau. Il est bel et bien le complice de l'auteur principal, M. O, âgé de vingt-trois, célibataire, sans profession. Il a avoué avoir planifié le cambriolage de cette villa. Il ne s'est présenté chez elle pour leur proposer ses services de chauffeur que pour détecter toutes les issues de la villa. Après la rupture du jeûne de ce mardi, ils ont escaladé le mur de la villa. Mais ils ont remarqué la présence de la fille des deux vieux époux. Ils se sont plantés dans un coin durant une demi-heure. Quand la fille est sortie, ils ont mis leurs cagoules, ont fracassé la porte, sont entrés à la villa, ont ligoté les deux époux et les ont violentés avant de mettre la main sur une importante somme d'argent et des bijoux en or d'une valeur de cent mille dirhams et d'autres objets précieux. Ils sont partis ensuite pour liquider le butin chez un bijoutier et un marchand ambulant. Ceux-ci ont été arrêtés et ont été conduits, samedi 11 septembre, en compagnie du chauffeur et de l'auteur principal du cambriolage devant la Cour d'appel.