Une première dans les annales algériennes. Pour la première fois, un général –et pas n'importe lequel – puisque c'est du puissant Larbi Belkheir qu'il s'agit, adresse, par voie de presse, un droit de réponse à l'accusation dont il fait l'objet. Dans sa réponse aux graves accusations dont il fait l'objet de la part du fils Boudiaf, (dans Le Matin du 12 janvier 2002), le général major Larbi Belkheir, qui exerce la fonction de directeur du cabinet du président Abdelaziz Bouteflika, commence d'abord par qualifier ces accusations d' «allégations aussi grotesques que mensongères». Il affirme que le silence qu'on a interprété comme un consentement, devient intenable lorsque les attaques directes «s'apparentent de plus en plus à une véritable campagne visant un citoyen dans son honneur et sa dignité». L'actuel chef de Cabinet de Abdelaziz Bouteflika, dont on dit qu'il est le confident, est l'acteur central du jeu politique en Algérie, après avoir été le ministre de l'Intérieur de Mohamed Boudiaf. Cet ancien officier de l'armée française et de l'ALN a su faire les beaux jours de l'ère Chadli Bendjedid, capter la confiance de Mohamed Boudiaf et séduire le candidat Bouteflika dont il est resté le relais avec l'armée. Selon le Mouvement algérien des officiers libres (MAOL), Larbi Belkheir est le grand patron de tous généraux et «c'est lui qui a imposé Bouteflika à la présidence, lui qui a promu, au temps du président Chadli, Nezzar au poste de ministre de la Défense, qui a promu Smain Lamari général major(…). Flash-back : Après les émeutes d'octobre 1988 à Alger, durement réprimées, les généraux au pouvoir avaient fait le pari de la libéralisation, politique et économique. Et, dit-on, loin d'empêcher la montée en puissance du Front islamique du salut (FIS), ils l'auraient encouragée de façon à reprendre les choses en main le jour venu. Ce qu'ils firent en janvier 1992 au moyen d'un coup d'Etat, approuvé par les chancelleries et les opinions occidentales. Ce fut donc le début de la guerre civile. Ils rappelèrent, alors, Boudiaf du Maroc et l'installèrent à la tête du Haut comité d'Etat (HCE). Boudiaf voulut avoir les coudées franches et s'en prendre à la «mafia politico-financière». Il fut éliminé par le sous-lieutenant M'barek Boumaârfi. Mais ce dernier n'aurait été que la gâchette du riche général Belkheir, dont l'influence, mais également la fortune auraient pu être menacées par l'audace -ou la naïveté - de Boudiaf. Sa fortune est, dit-on, estimée à plusieurs centaines de millions de dollars, avec des biens immobiliers et fonciers un peu partout dans le monde. Et ce par la grâce des fonctions qu'il a assumées. Il se serait servi généreusement, quand il était secrétaire à la présidence et qu'il avait la responsabilité du budget de cette institution. Puis c'est le projet Fiat que les Italiens ont essayé de monter en Algérie depuis 1985, sans succès. Belkheir aurait touché d'immenses commissions pour ce projet. La troisième source de financement qu'on lui attribue est le projet de construction de l'oléoduc gazier, qui devait être attribué à une compagnie algérienne, mais dont bénéficia une compagnie italienne.