Souffrant de troubles psychiques, un père de deux enfants, âgé de quarante-neuf ans, n'a pas hésité à tuer sa femme et à tenter de se suicider pour un simple malentendu. Sans aucun doute, la place la plus convenable pour une personne qui souffre de troubles psychiques n'est que l'hôpital. Sinon, elle risque d'arriver à un état où elle ne peut plus se contrôler. Ce qui s'est produit, ce dimanche 20 juin, au douar Chafîi dans la région El Brouj, province de Settat, en est l'exemple. Dans l'après-midi de ce jour de week-end, un appel téléphonique a été reçu par la Gendarmerie royale d'Ouled Friha, faisant état qu'une femme venait de rendre l'âme suite aux graves blessures que lui avait infligées son mari en criblant son corps de plusieurs coups de couteau. Aussitôt, les limiers de la Gendarmerie royale se sont dépêchés sur les lieux. La porte du domicile était fermée. Après avoir informé le procureur du Roi près le Tribunal de première instance de Settat, ils l'ont défoncée. En y accédant, ils ont remarqué le corps de la femme, âgée de trente-neuf ans, étendu au vestibule, criblé de coups de couteau, gisant dans une mare de sang. Et à la chambre à coucher, ils ont constaté le corps de l'époux, éventré, gisant également dans une mare de sang et un couteau était toujours à sa main droite. Contrairement à l'épouse qui est morte, il semble qu'il a uniquement perdu connaissance. Rapidement, une ambulance est arrivée pour évacuer le mari vers le service des Urgences de l'hôpital Hassan II pour être soigné, alors que le cadavre de sa femme a été transporté par le fourgon mortuaire pour être remis à la morgue du même hôpital afin d'être autopsié. En attendant que la santé du mari soit rétablie, les enquêteurs ont recueilli des témoignages faisant état que le mis en cause souffre de troubles psychiques et qu'il perd, de temps en temps, tout contrôle. Les témoins dont les deux enfants de la défunte et le meurtrier ont attesté que le couple n'avait jamais de problème. Six jours plus tard, samedi 26 juin, le médecin-chef de l'hôpital a alerté les éléments de la Gendarmerie royale d'Ouled Friha que la santé du mis en cause s'est rétablie. Ils y sont arrivés cinq minutes plus tard et ont commencé à l'interroger. En fait, il a avoué son crime. Né en 1961, il n'a jamais mis les pieds à l'école. Après avoir passé son adolescence à aider son père dans l'agriculture, il est allé à Tétouan pour être un marchand ambulant. En début de 2002, il est retourné à son douar pour se marier. Deux enfants étaient le fruit de leur relation conjugale. Seulement, en août 2009, il a commencé à souffrir de troubles psychiques. Depuis, il suit un traitement médical que lui a prescrit un psychiatre de la capitale économique. «J'aime ma femme. Elle m'aidait toujours et prenait soin de moi. Mais je ne savais pas ce qui m'est arrivé ce jour pour la tuer. Je n'avais pas l'intention de l'assassiner», a-t-il déclaré aux enquêteurs. Le jour «J», l'épouse lui a demandé de lui permettre d'aller rendre visite à sa sœur qui demeure au même douar. «En fait, j'ai remarqué qu'elle avait changé depuis le moment que j'ai commencé à souffrir de troubles psychiques… Elle me demandait même de sortir et de ne plus rester chez moi», a-t-il ajouté. Il a refusé de lui permettre d'aller chez sa sœur. Pourquoi ? Sans raison apparente. Et elle l'a insulté. Hors de lui, il a saisi un couteau et il l'a criblée de coups. Quand elle s'est effondrée, il est rentré dans la chambre à coucher et a tenté de se suicider en s'éventrant avec l'arme blanche avec laquelle il a tué sa femme.