La commission de la protection sociale du secteur privé appelle à la mise en place dans les plus brefs délais d'une Caisse d'indemnisation pour perte d'emploi. Les syndicats et le patronat ont du mal à se mettre d'accord sur un scénario de financement. Il n'y aura pas d'allocations de chômage à court terme. Le gouvernement Abbas El Fassi semble avoir abandonné totalement l'éventualité d'une telle initiative. Durant les dernières années, les syndicats nationaux ont milité pour que le gouvernement ait le courage de prendre une telle mesure. En vain. L'actuel gouvernement semble plus orienté vers l'instauration d'une indemnité de perte d'emploi limitée dans le temps et plafonnée que vers un véritable système d'assurance contre le non-emploi. Et même si l'Exécutif semble décidé à instaurer une sorte d'indemnité pour rassurer les employés du secteur privé contre le risque de perdre leurs emplois, il n'est pas prêt à la souplesse quant aux conditions dans lesquelles cette assurance sera appliquée. Ce qui suscite un grand débat. Lors d'une réunion tenue mercredi à Rabat et présidée par Mimoun Bentaleb, secrétaire général du ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle, la Commission de la protection sociale du secteur privé a appelé à la mise en place dans les plus brefs délais d'une Caisse d'indemnisation pour perte d'emploi. A noter que l'établissement de cette caisse avait été à l'ordre du jour du round du dialogue social du mois d'avril. Les partenaires sociaux ont présenté, au cours de cette réunion, leurs propositions portant sur les avantages octroyés aux bénéficiaires de cette indemnité et le scénario qui sera adopté y compris la durée d'adhésion, le montant de la cotisation et de l'indemnité. Cette rencontre a aussi été l'occasion d'examiner les conclusions et les recommandations des précédents rounds portant aussi bien sur l'indemnisation pour perte d'emploi que le suivi de l'exécution des dispositions du régime de l'Assurance maladie obligatoire concernant le respect du tarif national de référence. Au sujet de l'AMO, les parties ont convenu de plusieurs conclusions et recommandations soulignant la nécessité de respecter le tarif national de référence. Celles-ci seront soumises aux conseils d'administration des organismes de gestion de ce régime prévus pour la fin juin. A l'issue de cette réunion aucune décision concrète n'a été prise, sauf celle de soumettre le projet lors de la réunion du conseil d'administration de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) qui s'est tenue le jeudi 24 juin. L'indemnité pour perte d'emploi qui a fait l'objet de plusieurs réunions dans le cadre du dialogue social a du mal à se mettre en place. Les syndicats et le patronat doivent commencer par se mettre d'accord sur un scénario de financement et discuter sur la part que chacun doit prendre dans ce financement pour faire avancer ce dossier. Conséquence : le gouvernement se trouve actuellement devant la difficulté de chiffrer sa contribution. Celle-ci dépendra du scénario que les partenaires sociaux auront choisi. Rappelons que l'instauration de cette indemnité s'inscrit dans le cadre de l'accompagnement du salarié mis au chômage. Cette mesure permettra ainsi d'indemniser tous les travailleurs qui perdent leur emploi et non plus seulement pour des raisons économiques, technologiques ou structurelles. Le salarié mis au chômage conservera tous ses droits sociaux y compris les allocations familiales et l'assurance-maladie, ainsi que le droit aux prestations de l'Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC) pour sa réinsertion au marché du travail.