Le parcours sans faute des Lions de l'Atlas lors des éliminatoires pour la CAN 2004 est une splendide récompense pour un jeu marocain fraîchement renouvelé. Les poulains de Baddou Zaki ont marqué une dizaine de buts sans en encaisser. Le parcours sans faute des Lions de l'Atlas lors des éliminatoires pour la CAN 2004 est une splendide récompense pour un jeu marocain fraîchement renouvelé. Les poulains de Baddou Zaki ont marqué une dizaine de buts sans en encaisser. Nos filets sont restés vierges. L'empreinte made in Zaki se situe au niveau de la détection de jeunes talents marocains et leur emplacement adéquat sur la pelouse. En tant qu'entraîneur de l'équipe nationale, Baddou Zaki avait salué en son temps cette avancée et avait promis de la couronner en la concrétisant en Tunisie le mois de janvier. Une promesse tenue lors du premier match des Lions de l'Atlas et devant une grande équipe africaine qu'est le Nigeria. Le football marocain, incarné par la sélection nationale, dispose en effet de suffisamment de qualités, peut-être pas pour dominer mais au moins pour jouer un rôle clé sur la scène africaine et internationale. Mais le sélectionneur national affirme que rien n'est encore joué à part un bon coup qui remonte le moral des jeunes effectifs. .Rien n'est en effet jamais sûr avec les impondérables qui risquent à tout moment de surgir et de contrecarrer toutes les prévisions et les mesures prises par le staff technique. Il faut davantage d'efforts. Le peu de réussite des innombrables projets de l'homme a quelque chose de commun avec le frai du poisson : sur des millions d'œufs, quelques douzaines seulement réussissent. D'où la vigilance permanente de Zaki qui n'ignore pas l'ampleur des défis qui l'attendent. Il ne se croit nullement à l'abri d'une mauvaise surprise, mais il a une totale confiance dans sa base de données. L'attitude de Baddou vérifie le dicton qui préconise que la réputation d'un homme de talent n'entre dans sa famille qu'en venant du dehors et en enfonçant un peu la porte. Zaki a dû se débrouiller pour gérer les lacunes de dernière minute, comme c'est la coutume dans le monde du football. L'entraîneur national a toujours catégoriquement refusé toute notion d'incertitude malgré sa vigilance accrue. L'incertitude est en fait le pire de tous les maux, jusqu'au moment où la réalité nous fait regretter l'incertitude. Mardi après-midi à Monastir, la réalité a donné droit à l'ex-capitaine des Lions de l'Atlas et ballon d'or d'Afrique en 1986. Ses poulains étaient vifs ; ils ont constitué un étau que les Nigérians n'ont pas pu desserrer. C'est à ceux qui ne tentent jamais rien que tout semble impossible. Zaki n'est pas de cette trempe, il veut agir en toute liberté et assumer les conséquences par la suite. C'est très juste. D'autant plus qu'il est entraîneur par le cœur avant qu'il ne le soit par profession. Si les Lions perdaient il serait affecté sur le plan moral comme tous les Marocains au lieu de partir à la quête d'un autre salaire exorbitant comme le faisaient les sélectionneurs étrangers derrière lesquels on n'arrête pas de courir. Zaki a conçu sa propre devise. Il vise toujours la lune. Même s'il la manque, il atterrira parmi les étoiles.