Après avoir ramené quatre points de l'extérieur, face à la Guinée et le Botswana, l'équipe nationale de football a failli en perdre trois, samedi soir lors de la quatrième journée des éliminatoires combinées de la CAN et du Mondial 2006, face à la Tunisie. Pour son premier match à domicile, depuis le début des éliminatoires combinées de la CAN et du Mondial 2006, l'équipe nationale de football a frôlé la catastrophe. Certes, les «Lions de l'Atlas» ont réussi à arracher le match nul, mais c'était sur un coup de chance et dans les toutes dernières minutes du jeu. Menés au score depuis la 13ème minute, les «Lions de l'Atlas» ont eu tout le mal du monde à imposer leur style de jeu face à la Tunisie : absence de jeu collectif, problème de relance, aucun schéma tactique, manque de cohésion… les coéquipiers de Zairi ont passé à côté du match. «On s'est investi à fond pour sortir vainqueurs de ce duel, mais le but encaissé trop tôt a déséquilibré notre schéma tactique. Les joueurs ont néanmoins pu se ressaisir et marquer l'égalisation», a déclaré Zaki à la MAP, juste après la fin de la rencontre. C'est plutôt le contraire qui s'est produit. «C'est un résultat positif que nous avons obtenu chez l'équipe marocaine, finaliste de la dernière Coupe d'Afrique en Tunisie, d'autant plus que mes joueurs ont imposé leur style de jeu depuis le début de la rencontre», a déclaré l'entraîneur français, Roger Lemerre. Les Aigles de Carthage sont champions d'Afrique. Là-dessus, il n'y a rien à dire. D'ailleurs, le sélectionneur national, Badou Zaki, le sait très bien. Lui qui avait déclaré avant la rencontre de samedi : «Il faudra se réveiller tôt pour battre l'équipe de la Tunisie». En laissant filer des points, les coéquipiers de Noureddine Naybet ont, non seulement, raté l'occasion de creuser l'écart qui les sépare de leurs poursuivants immédiats, mais aussi leur revanche après leur défaite (2-1) en finale de la CAN 2004 à Rades. «Les conditions dans lesquelles s'est déroulé le match ont eu leur impact sur les joueurs, mais le point obtenu a son poids dans la course de l'équipe nationale dans ces éliminatoires, vu la présence de grandes équipes, telle que la Tunisie», a expliqué ce dernier. Il faut dire que face à la Tunisie, les vice-champions d'Afrique étaient aux abonnés absents, ou presque. C'est le plus mauvais match de l'équipe nationale depuis le début des éliminatoires, après celui face au Botswana. À voir le parcours de l'équipe nationale lors de la CAN 2004, l'on a l'impression que Badou Zaki a des difficultés à dominer ses adversaires à domicile et que ses protégés évoluent mieux loin de leurs bases qu'à l'intérieur. Les quatre points ramenés de l'extérieur, face à la Guinée et le Botswana, en disent long. Mais ce qui est, surtout, venu compliquer la tâche à Badou Zaki dans ce derby maghrébin est l'absence de deux éléments clés de l'équipe nationale, à savoir Oualid Regragui et Youssef Sefri. Deux joueurs qui constituent le noyau dur de l'équipe nationale. Le premier pour occuper le couloir droit aux côtés de Jawad Zairi, couloir droit qui reste le point fort du onze national. Et le second, en tant que catalyseur. Face à la Tunisie, l'équipe nationale a été dominée en milieu de terrain. Roger Lemerre, ex-entraîneur des Tricolores, a su exploiter l'absence de ces deux éléments. Mieux encore, il a mis la pression sur la défense marocaine, menée par Naybet. D'ailleurs, le premier but tunisien est venu suite à une grossière erreur de l'axe central. En résumé, les Aigles de Carthage, mieux organisés sur le terrain, ont négocié leur match avec beaucoup d'intelligence et de lucidité. En obligeant l'équipe nationale au partage de points, le champion d'Afrique relance la course dans les éliminatoires de la CAN et du Mondial 2006. Toujours premier de son groupe, en attendant le résultat de l'autre rencontre de la poule 5 entre la Guinée et le Botswana, le onze marocain aura deux matchs à disputer à l'extérieur face à la même l'équipe de Tunisie et le Kenya, de retour à la compétition après avoir été blanchi. Les autres matchs auront lieu au Maroc. Tout faux-pas pourrait compromettre les chances de qualification des «Lions de l'Atlas » pour la Coupe d'Afrique des Nations et le Mondial 2006.