Dans son rapport annuel 2010, Amnesty International a loué l'esprit d'ouverture du Maroc et s'est insurgée contre l'«institutionnalisation» de l'impunité en Algérie. L'organisation internationale de défense des droits humains, Amnesty International (AI, basée à Londres), a loué l'esprit d'ouverture du Maroc et son engagement en faveur de la promotion et la protection des droits de l'Homme. «La situation des droits de l'Homme au Maroc s'est beaucoup améliorée durant la dernière décennie», a confié à la MAP Malcolm Smart, directeur chargé de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord au sein d'AI. Le responsable, qui s'exprimait en marge de la présentation du rapport annuel 2010 de son organisation sur la situation des droits de l'Homme dans le monde, a souligné qu'Amnesty International estime que cette amélioration s'inscrit dans le cadre du processus de changement et de réforme initié au Maroc. «Nous nous félicitons de ce processus continu», a-t-il dit, soulignant qu'Amnesty entretient «des relations constructives» avec le Maroc. Il a rappelé dans ce sens les contacts et le dialogue permanents que l'organisation entretient notamment avec le Conseil consultatif des droits de l'Homme (CCDH). «Le Maroc fait montre d'un esprit d'ouverture par rapport à d'autres pays de la région», a encore dit M. Smart, citant en particulier le cas de l'Algérie. «Nous n'avons pas un accès facile en Algérie», a déploré le responsable, faisant état d'«importantes questions se rapportant à la situation des droits de l'Homme dans ce pays que l'organisation veut débattre». Par ailleurs, Amnesty International s'est insurgée jeudi contre ce qu'elle a qualifié d'«institutionnalisation» de l'impunité en Algérie, tout en dénonçant les violations continues des droits de l'Homme dans ce pays. «Cette année encore, les autorités (algériennes) n'ont pris aucune mesure pour élucider le sort des milliers de personnes qui ont été victimes de disparition forcée, entre autres atteintes graves aux droits humains commises par le passé, ni pour traduire les responsables en justice», révèle Amnesty dans son rapport 2010 sur la situation des droits de l'Homme dans le monde. En vertu du processus de «réconciliation nationale», le gouvernement algérien a proclamé une amnistie ainsi que d'autres mesures qui institutionnalisent l'impunité pour les atteintes massives aux droits humains commises dans le cadre du conflit interne des années 1990 et qui privent les victimes de leur droit à connaître la vérité, à obtenir justice et à recevoir une réparation appropriée, souligne AI. L'organisation relève, par ailleurs, que des groupes armés ont poursuivi leurs attaques en Algérie, notant que quelque 30 civils et 90 membres des forces de sécurité auraient trouvé la mort dans de telles circonstances, essentiellement lors d'attentats à l'explosif dans des lieux publics. Plusieurs dizaines de membres de groupes armés présumés auraient été tués par les forces de sécurité au cours d'affrontements ou d'opérations de ratissage, indique Amnesty, relevant que dans la plupart des cas, les circonstances étaient peu claires et «on craignait que certains de ces homicides n'aient été des exécutions extrajudiciaires». L'année a été également marquée par une série d'émeutes, de grèves et de manifestations, organisées dans différentes régions de l'Algérie pour protester notamment contre le chômage, l'insuffisance des salaires et la pénurie de logements, observe AI. D'après l'organisation, le Département du renseignement et de la sécurité (DRS, le service de renseignement militaire) continuait d'arrêter des personnes soupçonnées d'actes de terrorisme et de les placer en détention.