L'OMDH affirme n'avoir reçu aucune réponse de la part des autorités algériennes au sujet de sa demande de visiter les geôles du front séparatiste. Un mois après la demande formulée par l'OMDH sollicitant l'autorisation de visiter les geôles du Polisario à Tindouf, cette ONG n'a pas encore reçu de réponse de la part du pouvoir algérien. C'est ce qu'a affirmé à ALM, mardi 25 mai, Amina Bouayach, présidente de l'Organisation marocaine des droits de l'Homme (OMDH). Cette association de défense des droits de l'Homme avait adressé, mercredi 28 avril dernier, une lettre à l'ambassade d'Alger à Rabat demandant l'autorisation de se rendre aux camps de Tindouf pour visiter Balouh Ahmed Hamou, Ahmed Salem Chibani Hamou et Mohamed Salek Ouled Gueya, détenus au secret par le Polisario depuis plus de six mois. «L'OMDH devait rendre publique mardi 25 mai dans l'après-midi une lettre ouverte dans laquelle nous affirmons que nous n'avons pas encore reçu de réponse à notre demande formulée le mois dernier. Nous souhaitons porter à la connaissance de l'opinion publique que nous réitérons notre demande à travers cette lettre. En effet, nous n'allons pas baisser les bras. Nous continuerons à nouer des contacts avec les autorités algériennes dans ce sens», précise Mme Bouayach, dans une déclaration à ALM. Le pouvoir algérien se soustrait, ainsi, lâchement à ses responsabilités. «Etant conscients du fait que la protection des droits de l'Homme est étroitement liée au droit international humanitaire et en tant qu'association qui milite pour la défense des droits de l'Homme, nous souhaitons juste nous enquérir de l'état de santé d'une personne en danger», poursuit-elle. «Si nous avons interpellé les autorités algériennes pour nous accorder l'autorisation de visiter les camps c'est pour deux raisons principales. Premièrement, c'est parce que ces camps se trouvent sur le territoire algérien et deuxièmement parce que l'Etat algérien est lié par les dispositions de la quatrième convention de Genève», souligne la présidente de l'OMDH en commentant le refus d'Alger de donner suite à ce jour à la demande de l'ONG. Par ailleurs, l'OMDH est soutenue dans cette affaire par Human Rights Watch. «Nous avons reçu récemment une lettre de la part de l'Organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch exprimant son soutien à notre demande de visiter les camps de Tindouf. Cette organisation nous a affirmé qu'elle attend elle aussi l'autorisation pour visiter les camps», précise Mme Bouayach. Les trois détenus en question ont été enlevés, au mois de décembre 2009, par les milices du Polisario dans les camps de Tindouf pour avoir osé exprimer publiquement leur opposition aux plans des dirigeants du Polisario et au détournement des aides humanitaires. L'OMDH affirme avoir reçu une plainte de la part de la famille de Balouh Ahmed Hamou sollicitant son intervention. Citant la famille du détenu Balouh Ahmed Hamou, l'OMDH avait noté, dans un communiqué publié le 27 avril dernier, que Ahmed Hamou observait une grève de la faim. Depuis, aucune information n'a filtré à propos de l'état de santé du détenu en question. Ahmed Hamou faisait l'objet, selon la même source, de torture et d'un traitement inhumain dans les geôles du front séparatiste et qu'il risque sa vie étant donné qu'il devait être traduit devant un tribunal militaire sur l'ordre d'un directeur de centre de détention. L'ONG avait précisé, en outre, que le détenu souffre de problèmes gastriques et de douleurs intestinales aiguës. L'OMDH avait interpellé, également, le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) pour qu'il intervienne d'urgence afin de protéger et de porter assistance aux civils dans cette affaire.