L'Organisation marocaine des droits de l'Homme a sollicité l'autorisation de l'Algérie pour rendre visite aux détenus politiques dans les camps de Tindouf. La société civile marocaine s'active pour sauver la vie des détenus politiques dans les geôles du Polisario. L'Organisation marocaine des droits de l'Homme (OMDH) a adressé, mercredi 28 avril, une lettre à l'ambassade d'Alger à Rabat demandant l'autorisation de se rendre aux camps de Tindouf pour rendre visite à Balouh Ahmed Hamou, Ahmed Salem Chibani Hamou et Mohamed Salek Ouled Gueya, détenus au secret par le Polisario depuis plus de cinq mois. C'est ce qu'annonce un communiqué de l'OMDH. Cette dernière entend s'enquérir de la santé des détenus. L'OMDH affirme qu'elle a reçu récemment une réclamation de la part de la famille de Balouh Ahmed Hamou sollicitant son intervention. Elle rapporte que les trois détenus ont été enlevés, en décembre dernier, par les milices du Polisario dans les camps de Tindouf pour avoir osé exprimer publiquement leur opposition aux plans des dirigeants du Polisario et au détournement des aides humanitaires. Selon des informations parvenues à l'OMDH, Balouh Ahmed Hamou a entamé depuis près d'un mois une grève de la faim. Il fait l'objet, selon la même source, de torture et d'un traitement inhumain dans les geôles du front séparatiste. L'OMDH, qui cite la famille du détenu, précise en outre que le détenu souffre d'une douleur au niveau des intestins et du ballonnement de l'estomac et qu'il sera traduit devant le tribunal militaire. L'OMDH appelle le Comité international de la Croix-Rouge à intervenir d'urgence pour protéger les populations civiles en vertu des dispositions de la quatrième convention de Genève. L'OMDH s'étonne également de la décision du directeur du centre de détention de traduire le détenu devant le tribunal militaire. «L'initiative humanitaire de l'OMDH est une initiative louable. Elle traduit l'esprit d'ouverture du Maroc et met en relief le climat du respect des droits de l'Homme dans le Royaume. Au Maroc, les associations travaillent en toute liberté. En Algérie et à Tindouf contrôlé par le Polisario, c'est le contraire. Les droits de l'Homme les plus élémentaires y sont bafoués chaque jour. C'est l'impunité totale. Il n'y a ni ONG des droits de l'Homme ni des avocats ni rien du tout», affirme Mohamed Ahmed Hamou, frère du détenu politique Balouh Ahmed Hamou, dans une déclaration à ALM. «Mon frère a été interpellé par les mercenaires juste parce qu'il a exprimé une opinion politique. Jusqu'à présent, nous n'avons pas d'informations à propos de l'état de santé de mon frère. Moi-même j'étais détenu dans les geôles du Polisario avant de rejoindre la mère patrie. Je sais très bien ce dont l'Algérie et le Polisario sont capables en matière de violation des droits de l'Homme. Ils parlent du respect des droits de l'Homme juste pour les besoins de la propagande contre le Maroc, à l'heure où ils commettent de sang-froid les crimes les plus atroces contre l'humanité», ajoute-t-il appelant «la communauté internationale à intervenir pour mettre fin au calvaire de Balouh Ahmed Hamou».