À l'heure où les médias en ligne se développent rapidement répondant au défi d'assouvir les attentes de plus en plus exigeantes des internautes à travers le monde, le Maroc se mobilise pour structurer le métier. Avec le développement fulgurant que connaissent les nouvelles technologies, il est fort probable que la presse ne puisse accompagner cette évolution du monde des NTI. Ainsi, les médias en ligne de tout genre reflètent un changement radical dans le métier de la presse, mais uniquement de forme, les fondements de la gestion d'information restent plus ou moins les mêmes. Que ce soit du Web journalisme, du e-jounalisme, de l'info en ligne, peut importe le nom, le métier se développe rapidement et le Maroc n'est pas en reste. Dans ce sens, plusieurs sites Internet nationaux ont vu le jour. Une offre qui répond à la demande du nombre croissant d'utilisateurs du Web, qui exigent en conséquence un maximum d'informations exclusives, fraîches et vraies. Nous sommes à l'ère où chercher une information d'actualité dans le Web est devenu sans doute un geste classique autant pour les internautes que pour les professionnels du média. Certes, un nouveau concept de journalisme est bel et bien opérationnel. «C'est une bonne chose d'avoir une grande variété de canaux journalistiques. Cependant, je trouve qu'il est nécessaire d'élaborer des études pour mettre en relief cette profession», témoigne Younès Moujahid, président du Syndicat national de la presse marocaine. Le milieu reste restreint. Les aventuriers marocains qui ont bien voulu faire le grand saut pour revêtir la casquette de «Web journaliste» ou encore mieux d'«éditeur en ligne», se comptent sur les bouts des doigts. Mais ils existent, travaillent, s'accrochent et réussissent à vivre de leur jeune métier. Un métier qui au-delà des croyances est largement en souffrance. Dans l'impossibilité de vendre les contenus médiatiques, le e-journalisme doit se pencher sur la publicité en ligne, un marché pour sa part encore trop timide au Maroc, ou encore sur le sponsoring, ou fatalement développer des métiers connexes comme le consulting ou l'hébergement de sites Internet. Des difficultés que ce métier d'avenir partage désormais avec le gouvernement. En effet, l'avenir du journalisme en ligne et des nouveaux médias a été au centre d'un atelier de réflexion et de débat organisé le lundi 26 avril dernier au sein du Parlement par l'instance en charge de la conduite du dialogue «Médias et société». Ce débat a concerné la problématique de la mise en place d'un dispositif juridique et réglementaire clair, ouvert, libéral et professionnellement et déontologiquement régulé, pour encadrer l'édition en ligne, l'entreprise de presse multimédia et l'octroi des cartes de presse. Aussi, le dialogue «Médias et Société» qui a été lancé officiellement le 28 janvier 2010 dans l'hémicycle de la Chambre des députés et dont les auditions ont démarré le 1er mars de la même année, a permis de capitaliser sur l'état de l'art en matière de l'édition électronique à travers le monde. Mais également, sur l'exploration de pistes de soutien au modèle économique pour les médias en ligne dans un contexte marqué par les recettes limitées du marché de la publicité en ligne et l'absence de mécanismes de soutien à l'édition à l'instar des médias de la presse écrite. «Il faut créer un débat sérieux à ce propos, non pas pour contrôler le e-journalisme négativement mais pour le réglementer positivement sur le plan déontologique, juridique et institutionnel», défend M. Moujahid. La place du média en ligne au Maroc n'est plus à faire, elle est à soutenir et à renforcer pour favoriser sa concurrence à l'échelle internationale.