Les professionnels des technologies de l'information s'inquiètent de la frilosité du gouvernement pour traduire ses engagements en mesures concrètes. L'action de l'exécutif se limite aux déclarations de bonnes intentions. Les technologies de l'information, on en parle beaucoup ces derniers temps. Mais au fond, rien n'est fait pour le moment pour promouvoir ce secteur, jugé comme étant clé pour l'économie nationale. Du moins, au niveau institutionnel. C'est d'ailleurs le discours tenu aujourd'hui par les opérateurs privés regroupés au sein de l'Apebi (Association des Professionnels des Technologies de l'Informa-tion). Lors de sa dernière sortie publique, cette association ne cache pas son inquiétude quant à l'attitude du gouvernement par rapport ce chantier sur lequel il s'est engagé. Les membres de l'Apebi font ainsi référence au «contrat progrès» présenté le 20 mars 2001 au secrétariat d'Etat chargé de la Poste, des Télécommunications et des Technologies de l'information. Ce document a été également remis au Cabinet Royal, à plusieurs ministères et à des organismes financiers. L'objectif étant de mobiliser l'ensemble des intervenants autour de ce dossier. Si les dispositions proposées dans le «contrat progrès» ont été bien perçues, aucune mesure concrète n'est prise pour le moment, indique le bureau de l'Apebi. A ce propos, aucune disposition n'a été prévue dans le cadre de la loi de Finances 2002 pour stimuler le secteur. Le «contrat progrès» traduit de manière claire la vision de la profession concernant l'avenir du secteur. Il trace aussi des objectifs jugés réalistes par les opérateurs. Ces objectifs portent sur l'édition des logiciels et services, les télé-service et le E-business et la généralisation des technologies de l'information au niveau des entre- prises, des administrations et des particuliers. Un sacré chantier quand on sait que le parc informatique ne dépasse pas les 400.000 machines et que plus de la moitié des PME-PMI n'est pas équipée. Les propositions de l'Apebi portent entre autres sur le volet fiscal. Concrètement, il s'agit de l'introduction du crédit impôt recherche remboursable, la baisse des impôts sur les entreprises sur les cinq prochaines années, le réaménagement de l'IGR pour permettre aux opérateurs d'être plus compétitifs. Les mesures défendues par les professionnels pour booster la demande ne se limitent pas à la fiscalité. Elles concernent aussi les ressources humaines, les infrastructures de télécommunications, le cadre réglementaire. Autant de chantiers sur lesquels le gouvernement ne s'est pas encore prononcé, alors que le retard accumulé dans ce domaine inquiète les plus optimistes. En attendant des études plus fiables, les derniers chiffres communiqués indiquent que le marché s'est maintenu pour l'ensemble des segments, à l'exception du parc informatique a enregistré une hausse de 10 % contre 25 % selon les prévisions. Cela n'empêche pas la profession de rester optimiste sur les potentialités du marché. Si l'Apebi se mobilise en fonction de ses moyens de sensibiliser à l'urgence de se doter des technologies de l'information, ses efforts doivent être soutenu au niveau institutionnel.