La session des examens du premier semestre à la Faculté de médecine d'Oujda s'est déroulée dans des conditions déplorables suite au bras de fer qui oppose le doyen aux professeurs. Ils étaient une soixantaine d'enseignants venus de l'ensemble des facultés de l'Université Mohammed Premier pour soutenir leurs collègues de la Faculté de médecine qui observent une série de sit-in de protestation contre ce qu'ils qualifient de dégradation de leurs conditions de recherche et de formation. Les grands perdants ne sont autres que les 400 étudiants qui ne savent à quel saint se vouer vu la pérennité d'un conflit entre le doyen et les professeurs qui a commencé dès l'ouverture de cette faculté en septembre 2008. «On étudie dans des conditions qui ne favorisent pas la maîtrise de notre enseignement. Le conflit qui oppose le doyen aux professeurs nous gangrène l'existence», ont rapporté certains étudiants qui préfèrent garder l'anonymat. De leurs côtés, les parents de ces étudiants sont en train de signer une pétition qu'ils comptent soumettre aux responsables locaux et nationaux pour tirer la sonnette d'alarme sur ce que leurs enfants endurent. «Le sit-in qu'on vient d'observer est une réplique à ce que nous avons subi comme humiliation par le doyen qui nous a interdit l'accès à la faculté en période d'examens», a déclaré à ALM le professeur Omar Mahi avant d'ajouter : «Je me suis présenté avec le libellé de l'épreuve de ma matière 30 minutes avant le tirage des copies et à ma grande surprise le doyen m'a sommé de quitter la faculté avant le début de l'examen alors que je devais assumer la responsabilité de coordinateur de ma matière. Pis encore, mes questions ont été modifiées à mon insu». D'autres professeurs qui avaient pourtant participé, l'année dernière, à la surveillance ont été choqués d'entendre de la part du doyen qu'ils n'ont pas le droit d'assumer la surveillance étant donné qu'ils sont des professeurs stagiaires : «comment se fait-il que l'année dernière, on a assumé cette responsabilité dans les normes de l'éthique alors que cette année on nous la refuse», a noté Mohammed Lahfid, professeur stagiaire. Faux, rétorque le doyen Noureddine Kaddouri, qui a déclaré «qu'il n'avait pas convoqué les professeurs qui se considèrent comme lésés car ils sont en grève depuis un certain temps. Et que ces derniers sont venus pour semer la zizanie». Et de poursuivre que «C'est grâce à mes décisions que les examens ont eu lieu en leurs dates précises». «Il nous a soutiré les copies de l'examen de l'histologie et quand j'ai fini la surveillance il m'a refusé le droit de corriger mes copies. Idem pour l'épreuve d'anatomie avec un autre professeur», réplique Abbaoui Sanae, professeur assistante en histologie et médecin spécialiste en anatomie pathologique. Il est à noter que ce point de vue est partagé par la majorité des professeurs qui protestent contre ce qu'ils ont qualifié d'absence d'une approche pertinente pour l'enseignement au niveau de leur faculté. «Il y a des dysfonctionnements à cause de l'absence de structures se rapportant aux commissions scientifiques, pédagogiques ou de recherche. Il n'y a pas de bureau d'examens. Les programmes préconisés sont amputés ou incomplets, les professeurs n'ont pas le droit de participer à cet enseignement», a ajouté Mohammed Choukri, enseignant à ladite faculté.