Les travaux de la 11ème édition du Festival du film national de Tanger ont été marqués, dimanche 24 janvier, par la conférence de presse consacrée à la présentation de l'état des lieux du cinéma au Maroc au terme de l'année 2009. Intervenant lors d'une conférence de presse consacrée à la présentation de l'état des lieux du cinéma au Maroc au terme de l'année 2009, le directeur du Centre cinématographique marocain (CCM), Nourreddine Saïl a souligné l'importance de «la promotion de la création dans le cinéma» tout en encourageant les jeunes cinéastes qui ont débuté dans la réalisation des courts- métrages à «se lancer dans l'expérience des longs- métrages». Il a affirmé, à cet égard, que le Maroc a besoin de l'augmentation de la production cinématographique. «Chaque dirham investi dans la production d'un film national constitue un investissement pour l'avenir», a précisé M. Saïl. Ce responsable a poursuivi que le Maroc continuait à se positionner comme le premier pays arabe et africain dans les investissements étrangers dans le domaine du cinéma malgré «la grande chute enregistrée en 2009». Il a imputé ce recul à la crise financière qui a touché toutes les économies du monde «y compris l'industrie du cinéma». Il a, en outre, indiqué qu'un grand nombre de projets dont la réalisation est prévue au Maroc «ont été reportés ou annulés». Le directeur du CCM a fait remarquer que 2008 avait constitué une année exceptionnelle en ce qui concerne les investissements étrangers, car elle a enregistré 100 millions de dollars. «Ces investissements étrangers ont connu une grande chute en 2009 pour atteindre près de 52 millions dollars. Mains nous ne pouvons qualifier cette chute de très grave en comparaison avec les investissements étrangers enregistrés dans les pays arabes et africains», a expliqué M. Saïl. Lors de cette conférence de presse, ce responsable a évoqué le problème des salles de cinéma au Maroc. En comparaison avec le nombre de ses habitants qui s'élève à 35 millions, «le Maroc ne compte que peu de salles estimées à soixante-dix. Alors qu'il est appelé à se doter d'au moins 500 salles de cinéma», a expliqué M. Saïl avant de poursuivre que l'Algérie, la Tunisie et les autres pays africains francophones «ne comptent respectivement que douze, neuf et trente salles de cinéma». Le directeur du CCM a déploré la fermeture des salles de cinéma que connaît le Maroc. «Parmi les soixante-dix salles de cinéma que compte le Maroc, dix à quinze salles vont fermer leurs portes dans les deux années à venir», a confié M. Saïl. Pour faire face à ce phénomène, ce responsable a fait part que le Maroc a entrepris des mesures pour la réouverture d'anciennes et célèbres salles de cinéma dont «les deux salles Alcazar et Vox à Tanger». Il a, à cet effet, déclaré que le Maroc procéderait à la réhabilitation et la restauration de ces anciens établissements et la construction d'autres salles de cinéma de proximité. Ainsi, il a appelé les conseils municipaux à contribuer à ce projet pour la promotion de cinéma en général. Comme il a déploré le comportement de certains propriétaires de cinéma qui ont été à l'origine de la dégradation de leurs établissements. «Je ne signerai jamais la proposition de la transformation d'une salle de cinéma en un supermarché», a prévenu M. Saïl.