La voiture d'une conseillère de société tombe en panne. C'était l'occasion pour faire la connaissance d'un commissaire de police. Ils se sont mariés. Deux mois plus tard, il s'est avéré être un escroc. Samedi 12 mai 2001, vers 16h 30mn. La Fiat Uno bleue de Bouchra est tombée en panne au boulevard MohammedV, au centre-ville de Casablanca. Un automobiliste, très élégant, qui a manifesté de l'humanité descend de sa voiture, s'approche d'elle et lui propose son aide. Elle accepte. L'automobiliste s'est débrouillé et la bagnole a démarré. -Je vous remercie infiniment de votre aide, si vous voulez que je vous dépose quelque part je suis à votre disposition, lui dit-elle. -Non, merci, lui répond-t-il. -Je vous remercie une fois encore et voilà ma carte visite, si tu as besoin de quoi que ce soit n'hésite pas à me téléphoner. Le jeune homme scrute la carte visite et lit :“ Société (…) SARL, Import, Export et Négoce international…Bouchra. M, conseillère juridique….“. Il lui sourit et se présente à elle. Il s'est présenté à elle comme commissaire de police et ils ont échangé les numéros de leurs portables. Le lendemain, Zitouni lui téléphone. Ils ont parlé de différents sujets et ont fini par se fixer un rendez-vous dans un café à Aïn Diab. D'un rendez-vous à l'autre, il a appris qu'elle a 31ans, divorcée, mère d'un enfant et occupe seule un appartement à Aîn Sebaâ. Il lui exprime son amour. Elle s'est convaincue de ses sentiments envers lui. Elle sait, comme il lui avait dit, qu'il a 39 ans et est né à Khouribga, qu'il a décroché sa licence en droit privé avant de rejoindre les rangs de la police et devenir commissaire. Zitouni et Bouchra se sont mis d'accord sur le mariage. Il s'est présenté, en juillet, chez sa famille avec deux adouls. Il y avait des invités qui les attendaient. L'acte a été contracté et le couple commence à vivre sous le même toit. Elle était heureuse et pleine de joie. Au fil des jours, il lui a expliqué qu'il est mouillé dans des affaires d'émission de chèques sans provision qui pourront détruire sa carrière professionnelle. Elle a versé à ses débiteurs des sommes globales de 150 mille dirhams. Deux mois après leur mariage, il lui a expliqué qu'il a besoin d'argent. -Qu'est-ce que tu veux en faire? l'interroge-t-elle. -Je veux profiter de mon congé en Italie pour acheter des voitures d'occasion et les revendre en Espagne, je fais ce truc chaque année, lui explique-t-il. Bouchra lui donne 150 mille dirhams. Il est parti le 14 août. Bouchra attendait qu'il lui téléphone. Mais loin de là. Mercredi 10 octobre, le portable de Bouchra sonne. Un inconnu lui parle : -Ton mari est à Casablanca depuis une vingtaine de jours, il séjourne au quartier Doha I, immeuble (…), n°(…), appartement(…), quartier Aïn Sebaâ. L'inconnu accroche le téléphone. Comme une folle, elle quitte son bureau, monte dans sa voiture et se dirige vers le quartier Doha I. Elle frappe à la porte de l'appartement. Une femme lui ouvre et commence à l'insulter et l'injurier. C'est sa femme Aziza, une infirmière de quarante ans. Bouchra qui n'avait pas en main une copie de l'acte de mariage, s'est adressée au tribunal pour le chercher. C'est la surprise, il n'y a pas dans les registres un couple qui porte leurs identités. Et les deux ? Ce ne sont pas des vrais adouls. Mais ce sont seulement des amis de Zitouni, qui est un ressortissant marocain à l'étranger et non pas un commissaire de police.