Il fut un temps où le football africain était dominé par les pays du nord du continent. Les pays du Maghreb, en plus de l'Egypte, incarnaient la face moderniste et performante du ballon rond en Afrique. Mais les choses allaient progressivement changer vers l'inverse. Il fut un temps où le football africain était dominé par les pays du nord du continent. Les pays du Maghreb, en plus de l'Egypte, incarnaient la face moderniste et performante du ballon rond en Afrique. Mais les choses allaient progressivement changer vers l'inverse. Depuis le milieu des années 80, la balance basculait de plus en plus du côté du football de l'Afrique Noire. Le début des années 90 marquera définitivement, et pour un bon bout de temps, la suprématie de la compétition chez les pays non arabes du continent. L'exploit de l'équipe du Cameroun qui allait atteindre les quarts de finale de la coupe du monde 1990, et la superbe prestation du vieux Lion Roger Milla confirma la donne. Puis venait le tour du Nigeria qui allait épater le monde par sa performance et la bonne qualité de son jeu et l'hypermotivation de son team lors du Mondial 1994 aux Etats-Unis. Les médias du globe entier ne juraient alors que de noms comme Okocha, Amokachi, Yekini, Babanguida , Kanu et compagnie. Ces mêmes Aigles verts allaient concrétiser en s'octroyant la médaille d'or aux Jeux Olympiques d'Atlanta en 1996 au détriment des Brésiliens alors champions du monde en titre et des Argentins avec touts la panoplie de talents qu'ils comptaient. L'Afrique du Sud a également connu une nette évolution. Cependant, au niveau des clubs, l'histoire est vraisemblablement en train de changer de cours encore une fois. Pour la saison 2003, les clubs des pays du Nord furent de loin les maîtres des pelouses africaines. Sept formations, et non des moindres, étaient présentes aux demi-finales. A la veille de la CAN 2004, le football nord-africain a ravivé la tradition en se taillant la part du lion. L'USM d'Alger (Algérie), l'Espérance de Tunis (Tunisie) et Al Ismaëlia (Egypte) pour la Ligue des Champions, le WAC de Casablanca (Maroc) et le Club Africain (Tunis) en ce qui concerne la Coupe des Coupes qui disparaîtra du circuit et enfin le Raja de Casablanca (Maroc) et l'Etoile du Sahel (Tunisie) en coupe de la CAF dans son ancienne version. Comme performance, le résultat est on ne peut plus probant. Le rendement est certes loin d'être le même au niveau des sélections des pays du Nord, mais cette présence imposante des clubs au plus haut niveau de la compétition relance tout de même le débat autour d'une suprématie historiquement revendiquée d'une part comme de l'autre. D'autant plus que la première décennie du troisième millénaire sera clôturée par l'organisation de la coupe du Monde dans le continent africain. L'espoir est grand que la CAN 2004 reflète un bon niveau de la compétition. Si les championnats européens d'est en ouest sont infestés par les joueurs africains qui sont d'un grand apport à leurs différents clubs, le rendez-vous en Tunisie est une bonne occasion pour prouver que l'Afrique continue de donner du talent. D'ailleurs la Tunisie a connu dernièrement un afflux massif d'intermédiaires et d'observateurs en quête de nouveaux talents. C'est tout à l'honneur du football africain.