Une femme, cadre dans une entreprise, est accusée d'avoir tenté d'empoisonner son mari. Plusieurs facteurs l'ont poussée à agir ainsi. Les homicides entre conjoints se sont multipliés ces derniers temps. Un phénomène alarmant. Ces dernières semaines, deux hommes ont tué leurs femmes: le samedi 19 décembre à Fès, un sexagénaire, père de neuf enfants, a tué son épouse avec laquelle il a passé plus d'une trentaine d'années parce qu'il croyait qu'elle le trompait. A Marrakech, le dimanche 27 décembre, un Marocain résident en Espagne, âgé de trente-sept ans, a tué sa femme, dans une chambre d'hôtel. Et dernièrement, une affaire qui a opposé un homme à son épouse a été déposée entre les mains des juges de la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca. Certes, il n'y a pas de mort. Mais il y avait une tentative de meurtre. Dans cette affaire, c'est l'épouse qui est mise en cause. Elle a été accusée d'avoir tenté d'empoisonner son mari pour le tuer. Étrange relation conjugale ! Tous les deux entretenaient une relation amoureuse avant leur mariage. Chacun exprimait son amour à l'autre. En apparence, chacun d'eux semblait être sincère. Quand ils ont convolé en justes noces, ils étaient très heureux. C'est du moins ce que racontent les membres de leurs familles qui ont assisté à la première audience consacrée à l'examen de ce dossier. Et ils ont mis un enfant au monde. Est-il le fruit de leur relation d'amour ou conjugale ou bien toutes les deux ? En fait, il semble qu'il n'est le fruit que d'une relation conjugale. Puisque leur relation a commencé à se dégrader par la suite. Et quelqu'un avait dit que «Au mariage, on fait l'amour par besoin, par devoir. En amour, on fait l'amour par amour». Et s'il y avait effectivement un amour, leur relation ne se dégraderait jamais. Pourquoi leur relation s'est détériorée ? Selon le dossier de l'affaire, l'épouse, cadre dans une entreprise, a affirmé avoir découvert, depuis 2005, qu'il est en chômage, qu'il profitait de son salaire, de sa voiture et de son appartement. Une situation qui a envenimé leur relation conjugale au point que le mari a recouru à la justice. Il réclamait le retour de son épouse au foyer conjugal. Elle a répliqué n'avoir jamais quitté le foyer conjugal, puisque l'appartement lui appartient. Au contraire, elle l'a mis dehors comme un chien et lui a demandé de ne plus y retourner. Elle a même changé les serrures de la porte. Et pourtant, il y retournait de temps en temps. A-t-elle vraiment tenté de l'empoisonner ? «Oui», a-t-il répondu aux enquêteurs. «C'est la bonne qui m'avait informé quand je l'ai croisée au seuil de l'appartement», a-t-il ajouté. Selon ses déclarations, lorsqu'il est entré dans l'appartement, sa femme lui a préparé aussitôt un café. Il a fait semblant d'avoir pris une gorgée avant d'aller aux toilettes pour recracher ce qu'il avait dans la bouche. Après quoi, il a versé le reste du café dans une petite bouteille qu'il a mise entre les mains d'un laboratoire. L'analyse a conclu qu'il s'agissait bel et bien d'un produit toxique mélangé au café. L'épouse a réfuté les accusations du plaignant en expliquant qu'il ne s'agissait que d'un coup monté pour la mettre en prison et prendre tout ce qu'elle possède. «J'étais avec elle à bord de la voiture quand elle parlait au téléphone avec une amie à elle. Celle-ci l'a conseillée de lui faire quelque chose dans son repas. Elle lui a affirmé qu'elle n'a rien à craindre puisqu'elle ne lui préparait pas les repas», a expliqué la bonne aux enquêteurs. Vrai ou faux ? La bonne a précisé aux enquêteurs : «J'ai peur d'être impliquée dans une affaire de meurtre que je n'ai pas commise et je l'ai averti». L'affaire est toujours entre les mains de la justice. Mais entre les deux, y avait-il vraiment de l'amour ?