En exécution des Hautes Instructions Royales, le chef du gouvernement préside une réunion axée sur la gestion des affaires des MRE    Abdellatif Hammouchi préside la délégation du Maroc à la 92ème session de l'AG d'Interpol à Glasgow    Séisme d'Al-Haouz : 63.766 familles bénéficiaires de l'aide financière mensuelle jusqu'au 25 octobre dernier    Le président Emmanuel Macron a perdu beaucoup de temps avec l'Algérie, estime Vincent Hervouët    Le Conseil de gouvernement approuve des propositions de nomination à des fonctions supérieures    Aéronautique : Les exportations franchissent la barre des 19 MMDH    Tourisme: Le président Bassirou Faye veut booster la « destination Sénégal »    Adaptation au changement climatique: L'ONU appelle à une action urgente lors de la COP29    Eliminatoires de la CAN-2025 (5è et 6è journées) : 26 joueurs convoqués par Walid Regragui pour les matches face au Gabon et au Lesotho    Madrid : Au musée des Légendes de football, Yassine Bounou dans la cour des grands    Government to implement royal directives on Moroccans living abroad, PM says    Lancement de la campagne nationale de prévention contre la grippe et les infections respiratoires aigües 2024-2025    Casablanca Finance City : BANK OF AFRICA renforce sa présence avec une nouvelle succursale    Glovo Maroc : dans les coulisses de l'innovation    Participations de l'Etat : les grands comptes rapportent 111 MMDH en dix ans    Clinique Internationale de Dakhla : Akdital inaugure un nouveau centre de santé dans le Sud    Michaël Gregorio présente « L'Odyssée de la Voix » au Théâtre Mohammed V de Rabat    Le PSG et Hakimi s'inclinent devant l'Atlético    Anniversaire de la Marche Verte Le PPS exprime sa haute appréciation pour les contenus forts du discours Royal    L'Iran à l'heure de la contestation féminine    Aménagement du territoire et justice spatiale au Maroc    Une nouvelle ère pour l'Afrique    Des shows de drones illuminent la place Al-Mechouar à Laâyoune    Des festivités empreintes de liesse    Présidentielle américaine : une élection à 15 Md$    British pedophile dies in Moroccan Prison    EU seeks migration pact with Morocco after CJEU rulings    Maroc : approbation des chiffres officiels de la population marocaine    Réélection de Trump : les partenariats marocains à l'épreuve de la guerre économique sino-américaine    La CNOPS et la CNSS fusionnent officiellement, les syndicats dubitatifs    Davies et Trent Arnold dans le viseur, ça se complique pour Hakimi !    FIFM 2024 : Luca Guadagnino remplace Thomas Vinterberg à la tête du jury    A vélo, Khalid Aboubi met en lumière l'Histoire des rues de Marrakech    Bilan Semestriel des OPCI 2024 : Analyse et Perspectives du Marché Immobilier au Maroc    Le mastodonte financier AFD va désormais investir au Sahara, affirme son DG    Casablanca : Exposition photographique célébrant la Marche Verte    Anniversaire de Hakimi: Respect...Ssi Achraf !    Incendie sur l'avenue des FAR à Casablanca : un étage d'un immeuble ravagé par les flammes [Vidéo]    Premier Atelier Régional de Soins Palliatifs Pédiatriques : Un Rendez-vous Inédit à Rabat    FIBA Afro Basket 2025 : La FIBA offre une seconde chance au Maroc, déjà éliminé !    LDC. J4 (fin): Le PSG provisoirement éliminé !    Liga: le match Valence-Espanyol Barcelone reporté en raison des inondations    Présidentielle américaine: Kamala Harris concède la défaite face à Trump    Le groupe AFD va désormais investir au Sahara marocain    21e Festival international du film de Marrakech : 70 films de 32 pays en compétition    Emirats arabes unis : Le Maroc, invité d'honneur au Salon international du livre de Sharjah    Présidentielle américaine : SM le Roi adresse un message de félicitations à Donald Trump    IFM : Les Rendez-vous de la Philosophie célèbrent 10 ans d'existence    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Dossier : Criminaliser la violence
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 03 - 12 - 2004

Des millions de femmes sont violées, agressées, battues et maltraitées dans le cadre des conflits ou au sein de leurs propres foyers. Au Maroc, et malgré l'émergence d'un mouvement associatif qui lutte contre le phénomène, la situation reste alarmante.
La violence contre les femmes est un véritable scandale mondial : on estime qu'une femme sur trois (soit près d'un milliard) est victime de graves violences au cours de sa vie. Le phénomène n'est pas spécifiquement tiers-mondiste et touche toutes les contrées. Dans les pays les plus développés de la planète, les femmes sont battues par leurs compagnons. Quelques chiffres le démontrent: au Royaume-Uni, chaque semaine, deux femmes sont tuées par leurs conjoints. En France, une femme sur dix est victime de violences conjugales et que six d'entre elles en meurent chaque mois. Tout près de chez nous, en Espagne, pas moins de 30.000 femmes battues ont porté plainte en 2002.
Au Maroc, des chiffres (officiels) sur les cas de violence conjugale font cruellement défaut. Les seules statistiques disponibles proviennent des associations féminines et des Centres d'écoute qui se sont développés au cours des dernières années. Les chiffres régulièrement collectés par ces organismes donnent néanmoins une idée sur l'ampleur du phénomène : il en découle qu'au Maroc, les femmes mariées sont les plus exposées à la violence que les divorcées. L'agresseur est souvent l'époux ou l'ex-mari en cas de divorce. La violence revêt toutes les formes : physique, sexuelle, moral et économique. Contrairement à une idée reçue, le phénomène touche pratiquement les classes sociale et culturelle.
Une question se pose donc : quelles sont les raisons qui expliquent la persistance d'un phénomène aussi dégradant dans la société ? En premier lieu, le vide juridique. Soixante-dix-neuf pays, dont la plupart des États du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord ne disposent d'aucune loi prohibant la violence domestique. Au Maroc, même si le code pénal à été amendé (voir cf. l'encadré sur la loi page 15), dans les faits, la criminalisation de la violence conjugale reste plus théorique que pratique. Chez la police et dans le circuit judiciaire, le traitement des affaires de violence conjugale est souvent marqué par une légèreté qui décourage plus qu'une femme de dénoncer son mari agresseur. À cela s'ajoutent des facteurs d'ordre culturel et sociologique. Dans la société, la violence à l'égard des femmes est implicitement tolérée et l'inconscient collectif lui trouve des excuses dans la religion, les coutumes ou encore les traditions.
Cependant, la situation progresse, lentement. Plus précisément, en ce qui concerne l'action associative destinée à combattre le fléau. Les initiatives dans ce sens ne cessent de se multiplier et plusieurs associations et Centres d'écoute des victimes ont vu le jour ces dernières années. Une des expériences réussies fut la création en 1995, du Centre d'écoute et d'orientation juridique et psychologique pour femmes agressées. Outre la mission d'écoute des victimes de la violence, l'association, en coordination avec le reste du mouvement féminin représenté au sein du Printemps de l'Egalité, oeuvre à la mise en place de textes protégeant la femme contre toutes les formes de violences. La recette du Centre et des autres ONG est multiples : procurer aux victimes un suivi psychologique et juridique afin de renforcer la capacité de ces femmes à se prendre en charge et sortir justement de la posture de victimes dans laquelle elles baignent. Ces ONG s'emploient également, dans la limite de leurs moyens, à prendre en charge juridiquement certains cas et enclenchent des actions en justice. Récemment, ces associations tendent à regrouper leurs actions dans une structure commune pour davantage d'efficacité.
Cette action a permis dans les années 90 la reconnaissance par l'Etat du problème et l'organisation de plusieurs campagnes nationales de sensibilisation. Malgré cette évolution, les difficultés persistent. Dans leur fonctionnement, ces ONG se heurtent à une série d'obstacles. À titre d'exemple, la loi ne permet pas à une association qui ne bénéficie pas de la qualité d'utilité publique de se constituer en partie civile lors des litiges de violence conjugale. Devant les tribunaux, le problème de la preuve, qui constitue le principal handicap devant toute action en justice, revient très souvent vu que les cas de violence se produisent souvent dans un cadre intime. Et donc, difficile, voire impossible à prouver.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.