Phénomène passager ou lame de fond, la violence aux Etats-Unis ne cesse d'augmenter. Prenant une ampleur titanesque, elle s'inspire des films d'actions. Après la fusillade du lycée Colombine, les actes de violence, aussi spectaculaires qu'incompréhensibles, paraissent comme un effet de mode aux Etats-Unis. Plutôt rares ces dernières années, les images de faits sanglants en provenance de ce pays ont recommencé à faire le tour du monde, en passant par les chaînes de télévision américaines et les unes des journaux. Lundi après-midi, une fusillade a eu lieu au lycée de Red Lake dans une réserve indienne du Minnesota (centre-nord des Etats-Unis). L'ampleur de la tragédie rappelle celle du lycée Colombine. Un adolescent a tué ses grands-parents à leur domicile avant de tirer sur ses camarades du lycée. Le carnage a fait une dizaine de morts et une quinzaine de blessés. Le tueur s'est ensuite suicidé. Parmi les victimes, on compte une enseignante, un gardien a fait savoir un policier du FBI, Paul McCabe, cité par les médias. Un des lycéens a déclaré aux médias que le tireur a pointé son fusil sur un garçon, a changé d'avis, a souri, et a ouvert le feu sur quelqu'un d'autre. Diane Schwanz, une enseignante, a expliqué que l'adolescent armé avait tenté de forcer la porte de sa salle de classe : "je me suis jetée à terre et j'ai appelé les flics", a-t-elle ajouté. Deux autres actes de violence avec armes à feu ont récemment troublé le pays. Un homme a ouvert le feu, samedi 12 mars, dans un hôtel de la banlieue de Milwaukee (Wisconsin). Il a tué sept fidèles et en a blessé quatre autres avant de se donner la mort. Selon ses voisins, Terry Ratzmann, âgé de 44 ans, est connu comme une personne tranquille, ordinaire et profondément croyante. Il n'en appartenait pas moins à l'Eglise vivante de Dieu (Living Church of God) qui annonce l'imminence de l'apocalypse. En même temps à Atlanta (Géorgie), un procès avait fini par tourner au drame. Brian Nichols, 33 ans et adepte d'arts martiaux, a réussi, avant même que l'audience ne commence, à s'emparer du pistolet d'une policière âgée de 51 ans. Celle-ci a d'ailleurs été la première victime de ses propres balles. Nichols lui a tiré une balle entre les deux yeux avant d'entrer dans la salle du tribunal où il a tué le juge, une journaliste et un garde qui tentait de l'empêcher de s'enfuir. Sur son passage, il a également descendu un agent des services de l'immigration. Erreur fatale, Brian Nichols a pris une femme en otage chez elle dans la nuit du vendredi. L'otage a réussi à s'échapper et elle a prévenu les autorités. Ainsi encerclé, le furieux a fini par se rendre. Tout comme Terry Ratzmann, Brian Nichols est présenté par ses proches comme un garçon «plein de qualités» ayant fait des études et issu d'une «bonne famille». Ce même individu était accusé d'avoir fait irruption chez son ancienne petite amie une arme à la main. «L'homme de bonne famille» l'a ensuite séquestrée puis violée pendant deux jours. Bien que ces actes aient des motifs et des circonstances différents, la façon dont ils sont exécutés reste similaire. S'inspirant des scénarios hollywoodiens, ces enragés de la violence font tout leur possible pour paraître en premier plan. Chaque acte est plus abominable et plus pitoyable que son précédent. Une course à l'horreur où la vie humaine est prise pour cible et où le gagnant a comme prix la célébrité.