Il faut espérer que demain sera un jour meilleur pour l'UMA car à en croire M. Amamou, elle fait du bon travail. Mais la panne politique du Maghreb relativise ce jugement. Le secrétariat général de l'Union Maghreb Arabe (UMA) a organisé, les 14 et 15 janvier à Rabat, une table ronde sur le rôle du secteur privé et des services dans le développement économique des pays de l'UMA. Selon ses organisateurs, l'objectif de cette rencontre est surtout de soutenir les relations de partenariat entre les opérateurs maghrébins d'une part et les opérateurs maghrébins et étrangers d'autre part. La séance d'ouverture de cette table ronde a été marquée par le discours de Fathallah Oualalou, ministre de l'économie et des Finances qui a sommairement exposé, dans son allocution, l'expérience du Maroc en matière d'implication du secteur privé dans l'économie nationale à travers notamment le processus de privatisation et la gestion déléguée des entreprises publiques. M.Oualalou soutient que « Cette stratégie qu'a adoptée le Maroc au niveau de la promotion du secteur privé et de la modernisation du secteur des services appelle une ouverture progressive et durable de notre économie nationale et sa mise à niveau face à la concurrence. Cela nous incite à fournir davantage d'efforts pour accélérer le rythme des réformes économiques et sociales. L'objectif étant de gagner le pari du développement. Et c'est le même travail qu'il s'agit d'accomplir au niveau des pays de l'UMA ». De son côté, Heni Senboul, directeur du bureau régional de la Banque Islamique de Développement, a déclaré que son établissement est disposé à investir et s'investir dans le développement des programmes initiés et conçus par les opérateurs privés maghrébins. M.Senboul est convaincu de la nécessité de la mise en œuvre des projets communs dans cette région stratégique du monde islamique. « . Nous nous félicitons pour la lettre royale adressée au Premier ministre sur l'investissement. Le souverain a bien développé sa vision quant au dispositif du bon accueil des investissements, nationaux ou étrangers. Désormais, c'est aux investisseurs, notamment privés, de passer à l'action », souligne le directeur du bureau régional de la Banque Islamique de Développement. Mais les ambitions de M.Oualalou et l'action dont parle M.Senboul se heurtent justement à la panne politique de l'UMA, depuis sa création à Marrakech en 1989. Cette institution semble morte-née. Ce qui rend laborieuses voire vaines toutes initiatives, quelles qu'en soient la nature et la volonté. Ce constat, Mohamed Amamou, secrétaire général de l'UMA, ne le partage pas du tout. Mieux, M. Amamou le conteste : « la machine de l'UMA n'est pas en panne. Elle se porte très bien. Depuis quelques temps nous avons fait du bon travail dans le sens de la redynamisation de cette entité géographique, historique ; politique et économique qui est le Maghreb. Un Maghreb indivisible. D'ailleurs la rencontre d'aujourd'hui en est la preuve ». On aimerait bien croire le secrétaire général de l'UMA qui, selon lui-même, semble bien remplir sa mission à tel point qu'il se cantonne dans l'autofélicitation. Tant mieux ! Et c'est dommage. Puisqu'on ne peut pas cacher une amère réalité. Mais en fait et malheureusement, le grand Maghreb n'est que chimère. Il faut espérer que demain sera un jour meilleur pour l'UMA, sans ou avec M. Amamou dont le départ est imminent. Dans quelques jours, les ministres des affaires étrangères maghrébins doivent confirmer la nomination d'un nouveau secrétaire général de l'UMA. Il s'agit de Hbib Boulaârasse, 70 ans et ex-ministre des affaires étrangères tunisiennes.