Le séminaire organisé par le CMC et l' IFRI est une occasion pour jeter les bases d'un projet unifiant les économies maghrébines dans un contexte intégré. Entre crise et globalisation, quelle place occupe le Maghreb dans l'économie nationale d'aujourd'hui? Telle est la problématique du séminaire organisé hier, lundi 14 décembre, conjointement par le Centre marocain de conjoncture (CMC) et l'Institut français des relations internationales (IFRI) et qui se poursuit jusqu'à aujourd'hui, mardi 15 décembre, à Casablanca. Selon Jacques Mistral, directeur des études économiques à l'IFRI, «ces conférences interviennent dans une période où chaque région évolue vers un monde multipolaire et fait face à l'obligation de redéfinir son insertion économique internationale». Dans ce sens, les raisons à l'origine de ces rencontres portent plus particulièrement sur l'avenir du Maghreb dans un contexte de crise et de mondialisation. Partant de l'environnement national, Habib El Malki, président du CMC, a déclaré à ALM que «comparativement aux autres pays du Maghreb, le Maroc connaît des progrès importants notamment à travers les stratégies sectorielles déployées par le gouvernement. Toutefois, on ne peut arriver à un rythme de croissance soutenu s'il n'y a pas une véritable intégration de la dimension maghrébine». Le projet défendu par les initiateurs de cet événement est de jeter les bases d'un véritable modèle de développement régional intégré. Ceci dit, ce programme de grande envergure doit répondre à un certain nombre de conditions. «Au-delà des contradictions secondaires qui affaiblissent les relations entre les pays maghrébins, il convient en premier d'impliquer tous les Maghrébins à la concrétisation dudit projet et de faire évoluer l'économie du marché de la région», indique M. EL Malki. Et de poursuivre : «Seul ce système d'organisation porteur de valeur peut véritablement aider à une grande ouverture du Maghreb et à responsabiliser les différents acteurs, les états, l'entreprise et la société civile». Pour sa part, Ivan Martin, chercheur associé à l'IFRI, a présenté une approche comparée axée sur les modèles d'insertion internationale des économies du Maghreb. Dans son intervention, M. Martin a souligné que le «Maghreb montre un degré d'intégration dans l'économie mondiale et sous-régionale beaucoup moins développée». Ajoutant qu'«en le comparant avec les économies de l'est de l'Europe, la zone maghrébine montre des similitudes très significatives à la différence près de ses perspectives d'intégration avec l'Union européenne » . Ainsi, le séminaire offre une opportunité unique non seulement pour analyser les données de l'économie mondiale mais de débattre les choix auxquels les pays du Maghreb font face.