Le baromètre élaboré par l'ANPME prouve que la transmission des entreprises est mal appréhendée au Maroc. Une série de recommandations ont été déduites afin d'assurer la pérennité des PME. «La transmission des petites et moyennes entreprises est un outil indispensable pour améliorer la compétitivité de ce tissu fragmenté». C'est en ces termes que Ahmed Reda Chami, ministre de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies, a a inauguré la séance consacrée à l'annonce des résultats de l'étude de la transmission des entreprises au Maroc, lundi 30 novembre 2009 à Casablanca. À cet effet, l'Association nationale pour la promotion des petites et moyennes entreprises (ANPME) a élaboré, en partenariat avec le ministère des Finances et de l'Economie, un baromètre visant à apporter suffisamment d'éclairage et d'engager la réflexion autour de cette question pour en faciliter le processus. Et ce à travers une enquête nationale menée sur le terrain auprès des repreneurs et cédants d'entreprises, des cédants potentiels ainsi qu'un Benchmark auprès des experts professionnels du conseil en entreprise nationaux et internationaux. Dans sa représentation, Kamal Bourezgui, associé du cabinet d'audit BDO jiwar qui a veillé sur cette étude, souligne qu'«il est primordial de développer la communication autour du sujet de la transmission afin de lever les freins des plus réticents». En effet, 61% des entreprises familiales n'ont jamais pensé à la transmission d'entreprise tandis que 40% sont déjà sur cette voie. Par ailleurs, les relations professionnelles et les proches restent le moyen privilégié utilisé par le repreneur pour trouver une entreprise. C'est donc le modèle de gestion familiale qui prévaut encore au Maroc. De même, 51% des dirigeants optant pour la vente à un repreneur tiers justifient leur décision du fait de l'absence du successeur, au moment où pour 31% des chefs d'entreprises interrogés ont déjà été approchés par le passé pour une offre de rachat. De ce fait, la nécessité de développer un véritable marché de l'offre et de la demande des entreprises cessibles s'impose. «Il faut mettre en place une banque de données d'entreprises à transmettre ainsi que de concevoir un espace d'échange afin de garantir plus de visibilité à l'offre de transmission», a commenté Latifa Chihabi, directrice générale de l'ANPME. Parmi les principales conclusions déduites de ce baromètre, il est utile de mettre en place des stratégies sectorielles pour l'encouragement de la transmission d'entreprise. De plus, le panel des intervenants a mis le point sur la création des départements au sein des établissements bancaires afin de promouvoir le processus de transmission d'entreprises. En somme, l'étude démontre que «la transmission est mal appréhendée sur le plan national au point que les intervenants cèdent leurs activités à des proches en dépit de leur habilité à gérer ces entités». Par ailleurs, le Benchmark, réalisé auprès de 15 experts internationaux et 8 nationaux, confirme que la transmission d'entreprise souffre de contraintes communes au pays objets de cette analyse comparative. Cependant, le Royaume devrait tirer profit des avancées enregistrées par ces pays (la France, l'Egypte, les Pays-Bas, l'Irlande, la Turquie et l'Italie) en matière de fiscalités, expertise, accompagnement et conseil relatifs à la transmission des entreprises.