Des Mauritaniens réclament un tribunal international pour juger les tortionnaires des geôles du «polisario». Un groupe d'anciens détenus dans les geôles du «polisario» a présenté mercredi à Nouakchott des témoignages accablants sur le traitement inhumain qui leur avait été infligé par leurs tortionnaires, réclamant la constitution d'un tribunal pénal international indépendant pour enquêter sur ces pratiques et en juger les auteurs. Lors d'une conférence de presse organisée par l'«Association Mémoire et Justice», les membres du groupe, Sidi Ahmed Abidi Achlichel, Mohamed Fal El-Cadi, Ama Benbbeh Khalis et Mohamed Mokhtar Ould Alioune ont qualifié d'«inimaginables» les sévices et tortures qu'ils ont subis dans les centres de détention du «polisario». Les atrocités auxquelles se livraient les geôliers sur leurs captifs allaient «au-delà de l'imaginable et sont contraires aux droits les plus élémentaires des droits de l'Homme», ont-ils souligné. Au cours de cette rencontre, qui s'est déroulée en présence de nombreux militants des droits de l'Homme et de représentants des Associations concernées, les membres du groupe ont souligné que le «Polisario» s'est servi des Mauritaniens en détention dans ses geôles comme «boucs émissaires pour couvrir ses problèmes internes», les soumettant aux pires sévices corporels et psychiques que les tortionnaires puissent imaginer. De nombreux détenus y ont perdu la vie alors que les tortionnaires continuent de jouir de la liberté et de l'impunité, ont-ils fait remarquer. «Nous étions enterrés dans des trous et les tortionnaires, dont des dirigeants du Polisario, se délectaient des sévices qu'ils nous infligeaient parfois jusqu'à la mort», a précisé Mohamed Fal Ould El-Cadi, qui a passé quatre ans dans ces geôles. Ama Benbbeh Khalis, un directeur d'école qui a passé sept ans en détention, a souligné que les tortionnaires se livraient, à tout moment, à des «pratiques sadiques» sur les détenus mauritaniens au point que ces derniers «en viennent à souhaiter la mort» plutôt de demeurer entre leurs mains. «De nombreux détenus ont perdu la vie sous les coups des tortionnaires», a-t-il affirmé.