Deux amis se sont battus car chacun d'entre eux voulait être le premier à abuser d'un mineur de quatorze ans. Une bagarre qui a tourné au drame. Nous sommes au village d'Oued Amlil, à trente kilomètres à l'ouest de la ville de Taza. Il était 5 h du matin ce jeudi 12 novembre, lorsqu'un membre de la Gendarmerie royale est venu frapper à la porte de la famille Al Hamdaoui. La mère est restée clouée à sa place quand elle a ouvert la porte. Un gendarme s'est planté à cette heure devant elle ? Pourquoi ? Elle est restée bouche bée. Comment le gendarme devait-il lui annoncer la mauvaise nouvelle ? Il a écarquillé ses yeux, puis il s'est préparé à lui lancer la bombe au visage. Mais, il a fini par hésiter à lui annoncer la nouvelle. Il s'est contenté de la solliciter de l'accompagner. Où ? Il n'a pas osé lui dévoiler la destination, ni pourquoi. Il craignait qu'elle s'évanouisse avant d'arriver sur les lieux. À bord de la Jeep, ils sont arrivés à un lieu près de Dar Taleb. Il y avait une dizaine de gendarmes qui dispersaient les badauds. La mère traînait lentement ses pas vers le centre de la place. Quand elle y est arrivée, elle s'est effondrée en un clin d'œil. Qu'est-ce qui lui est arrivé ? Qu'est-ce qu'elle a vu ? Le corps d'un jeune garçon, gisant dans une mare de sang. Qui est-il ? C'est son fils, Mohamed, âgé de dix-sept ans. Au moment où quelques policiers tentaient d'aider la mère à reprendre connaissance, d'autres ont entamé l'enquête en procédant au constat. D'abord, les enquêteurs ont remarqué des blessures au niveau du cou, de la poitrine et du dos. Enfin, ils ont noté qu'une somme de plus de six cents dirhams, ainsi qu'un téléphone portable étaient encore dans les poches de la victime. Ce qui prouve que le meurtre n'avait pas pour objectif le vol. La vengeance ? Peut-être. D'abord, une question que se sont posés les gendarmes quand la somme d'argent a été retrouvée sur le défunt : Travaillait-il ? Non. Il était étudiant au centre de formation professionnelles. Qui lui a remis la somme d'argent ? La mère n'en pas la moindre idée. Mais, peu importe la réponse à cette question au moins au début de l'enquête. Ce qui était le plus important pour les gendarmes, c'est l'identification de l'auteur du crime. Une fois le cadavre évacué par le fourgon mortuaire vers la morgue, les enquêteurs ont commencé les investigations en interrogeant les témoins. «Il était en compagnie de deux personnes», leur a affirmé l'un des témoins. Qui sont-ils ? C'est son ami, Y.L, qui est connu par la mère de Mohamed et un mineur qui semble avoir quatorze ans.Les limiers se sont lancés à la recherche de Y.L. Ils l'ont arrêté. S'agissait-il du meurtrier ? Oui, a-t-il répondu sans hésitation. Pourquoi l'a-t-il tué ? « Comme à l'accoutumée, nous étions ensemble. Nous avons décidé d'acheter du vin rouge pour se soûler », a-t-il avoué. Un instant après, un mineur les a rejoints. Il avait l'intention de s'enivrer avec eux. Ils ont commencé à picoler. Au fil des verres, ils ont changé de place, en se rendant vers un autre lieu désert. Pourquoi ? Pour abuser du mineur. En y arrivant, chacun des deux amis avait l'intention d'abuser le premier de l'enfant. « Moi, le premier », a dit l'un à l'autre. «Non, moi le premier», lui a répondu l'autre. Et ce fut le début d'un accrochage entre les deux amis. Y.L a poussé Mohamed pour rejoindre l'enfant. Mais, Mohamed a voulu être le premier, il a donné un coup de poing à son ami. Celui-ci a mis sa main dans sa poche et a fait sortir un couteau. Il s'est avancé vers Mohamed qui réclamait être le premier à passer en reculant. Et il a donné un premier coup à Mohamed au niveau de la poitrine. Mohamed a lancé un cri strident avant de s'effondrer, puis il lui a asséné d'autres coups avant de s'enfuir. Y.L, âgé de vingt-cinq ans et l'enfant mineur ont été traduits devant la justice.