À Oujda, Redouane, âgé de 24 ans, a été traduit, lundi 21 mai, devant la justice pour le meurtre de son compagnon de beuverie, Mostafa. Nous sommes mardi 15 mai 2007, à Oujda. 5 h du matin vient de sonner. Abdellah plonge encore dans un profond sommeil. Soudain, il saute de son lit. Une personne demande secours. Il sort de sa chambre, se dirige vers la direction de la voix. Il semble qu'elle provient du rez-de-chaussée, de chez son voisin, Abderrazak.A l'entrée Il le trouve ligoté. Dans une chambre, un jeune homme gisant dans une mare de sang. Rapidement, Abdellah sort de la maison et se dirige vers le commissariat de police. Les policiers se dêpechent sur les lieux . Ils libèrent Abderrazak et découvrent le cadavre d'un jeune homme. Que s'est-il passé? Âgé de trente-huit ans, Abderrazak, célibataire, employé de son état, occupait seul le rez-de-chaussée de la maison de la rue Sicile. Il y a seulement un mois qu'un jeune homme, Mostafa, âgé de trente-cinq ans, a loué chez lui une chambre contre deux cents cinquante dirhams. Au fil des jours, il a sympathisé avec Mostafa. De temps en temps, ils buvaient ensemble quelques verres de vin rouge. Le soir du lundi 14 mai, Mostafa est arrivé chez lui en compagnie d'un jeune homme. Ils étaient en état d'ivresse. Une fois à la maison, il a invité Abderrazak pour s'enivrer avec eux. «Je te présente mon ami Fouad», s'adresse Mostafa à Abderrazak. Au fur et à mesure qu'ils se soûlaient, ils perdaient tout contrôle d'eux-mêmes. Après avoir fini les bouteilles de vin, Mostafa a remis à Abderrazak de l'argent pour ramener du vin. Quand Abderrazak s'est apprêté à sortir, Mostafa lui a demandé de verrouiller la porte. Une demie-heure plus tard, Abderrazak est de retour. De loin, il a remarqué, Fouad, l'ami de son voisin, Mostafa, ayant l'air bizarre. Il ne lui a pas demandé pourquoi. Une fois à l'intérieur, il a été surpris par Fouad qui a brandi un couteau et l'a menacé de le tuer s'il ne ligote pas Mostafa. Abderrazak a obtempéré. Et Fouad a repris à boire. Pas plus de trois autres verres, il est sorti pour disparaître. Qui est ce meurtrier qui se prénomme Fouad ? Pourquoi a-t-il liquidé Mostafa? Abderrazak n'en a pas la moindre idée. Les enquêteurs ont commencé alors leurs investigations. Ils sont arrivés à localiser le café que le défunt fréquentait souvent. Les serveurs et les clients du café le connaissaient. Ils leur ont même affirmé que Mostafa était un homosexuel. «Ils s'enivraient de temps en temps avec ses amis dans un terrain vague situé au quartier Engadi», ont-ils affirmé. S'adressant à ses amis, les enquêteurs ont appris que Mostafa a invité chez lui, la nuit du drame, Redouane. S'agit-il de Redouane ou Fouad ? Redouane, leur ont précisé les amis. Ils leur ont même indiqué son adresse. Rapidement, les enquêteurs sont arrivés à l'adresse indiquée. Ils ont appris qu'effectivement Redouane demeure chez un proche de sa famille. Vendredi 18 mai, le proche de Redouane leur a expliqué qu'il vient de sortir pour rejoindre un entrepreneur qui lui a promis de l'embaucher dans un chantier de construction. Le proche du mis en cause qui leur a remis une photo d'identité de Redouane n'a pas hésité de les conduire au chantier du quartier Lazari. Redouane y était encore. Il a été arrêté et a été conduit au commissariat. Là, Redouane a avoué être le meurtrier de Mostafa. Pourquoi ? «Il a voulu abuser de moi», a-t-il déclaré. Quand Mostafa lui a demandé de répondre à ses désirs sexuels, il lui a donné un premier coup avec une bonbonne de gaz, avant de le poignarder avec un couteau et attendre ensuite l'arrivée d'Abderrazak pour le ligoter. Dimanche 20 mai, la police a conduit le meurtrier à la demeure de la rue Sicile pour la reconstitution de crime et le lendemain, lundi, il a été traduit devant la justice.