La Caisse nationale de sécurité sociale fête ses cinquante ans d'existence. En dépit des réformes initiées, la couverture sociale au Maroc reste un défi primordial à soulever. La Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) a éteint, lundi 9 novembre 2009, sa cinquantième bougie. À l'occasion de cet anniversaire, de nouveaux projets verront le jour. Lors de son intervention, Jamal Rhmani, ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle, a levé le voile sur un projet innovant. Pour la première fois au Maroc, une indemnité sera attribuée aux salariés en cas de perte de leurs emplois. «Cette nouvelle option ne s'arrêtera pas dans la limite d'octroyer une indemnité à l'affilié ayant perdu son emploi, mais elle garantira également le droit de continuer, avec sa famille, à bénéficier d'une couverture maladie et des allocations familiales pendant six mois», souligne M. Rhmani. Et de poursuivre : «Durant cette même période, l'affilié en question sera soutenu par l'Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC) et l'Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT) pour lui assurer une réinsertion dans le marché du travail». M.Rhmani a annoncé, à cette occasion, que le ministère de l'Emploi et de la Formation projette de créer en collaboration avec l'Agence française de développement (AFD) le premier institut spécialisé dans les métiers de la sécurité sociale au Maroc. De même, une étude de faisabilité sur la formation dans les métiers liés à la sécurité sociale sera réalisée par les deux instances. S'inscrivant dans le processus de la bonne gouvernance, la CNSS a trouvé bon de rénover son système de contrôle et d'inspection. Pour assurer ce changement, un centre d'appel a été mis en place ainsi que de nouvelles technologies ont été déployées, en l'occurrence le paiement par carte magnétique. Depuis sa dernière réforme en 2004, la CNSS a revu ses services. La Caisse a réduit la durée de remboursement des frais à quatorze jours. La prise en charge, quant à elle, est désormais de douze heures. Par ailleurs, 19 nouvelles agences s'ajouteront au réseau régional ainsi que dix kiosques seront implantés à Casablanca. Les cinquante ans de la CNSS viennent couronner un palmarès riche de cette institution étatique créée au lendemain de l'indépendance. Cependant, les défis n'ont pas été totalement soulevés durant ce demi-siècle de son existence. Certes, les grandes réformes qui ont marqué le parcours de la CNSS ont procédé à des conclusions assez convaincantes. Dans son bilan, Saïd Ahmidouch, directeur général de la CNSS, a précisé que «le nombre des salariés déclarés avoisine les deux millions de personnes au moment où la masse salariale réelle déclarée a atteint en 2008 les 66,9 milliards de dirhams». Toutefois, ces réalisations restent insuffisantes. M. Ahmidouch a mis le point sur le taux consistant des salariés non déclarés à la sécurité sociale. Compte tenu de sa priorité, M. Ahmidouch a réitéré sa volonté d'élargir la couverture sociale à toute la population active du Maroc. Cet enjeu est tributaire de la synergie de toutes les instances étatiques et privées pour promouvoir le travailleur marocain. À noter que durant cette célébration, des contrats de partenariat et de coopération visant à l'échange de l'expertise ont été signés par la CNSS et des organismes étrangers en l'occurrence les Caisses néerlandaises de pensions sur l'invalidité et la vieillesse. En outre, la CNSS et la Caisse interprofessionnelle marocaine de retraites (CIMR) ont ratifié une convention avec la Caisse allemande de pensions.