Saïf al Islam, fils du colonel Mouammar Kadhafi, passe de plus en plus pour le dauphin de son père. Il a été désigné coordinateur général des «directions populaires» de Libye, a rapporté récemment le quotidien «Oea». Saïf al Islam, fils du colonel Mouammar Kadhafi, a été désigné coordinateur général des «directions populaires» de Libye, instance regroupant les personnalités politiques, économiques et tribales les plus influentes du pays, a rapporté récemment le quotidien «Oea». La nomination de celui qui passe de plus en plus pour le dauphin de son père a été approuvée par l'instance concernée, dont les membres sont choisis par le chef de l'état libyen, lequel s'était prononcé il y a 10 jours pour la nomination à de hautes fonctions de son fils, «un homme sûr qui aime son pays». Saïf al Islam, 36 ans, sera investi de «toutes les prérogatives pour mener à bien sa mission de bâtir la Libye du futur», précise le communiqué reproduit par «Oea», publication appartenant au fils de Kadhafi. Il y a moins d'une semaine, le rédacteur en chef du journal, Mahmoud Boussoufi, estimait que l'assainissement de ses rapports avec l'Occident permettait à Tripoli de se consacrer désormais à ses problèmes propres, comme la corruption dans les hautes sphères, le chômage des jeunes et la dépendance excessive des revenus du pétrole. «A l'avenir, le travail le plus important est à faire dans notre pays», confiait-il à Reuters. Selon lui, une nouvelle Constitution, sur le point d'être soumise au Congrès général du peuple, l'Assemblée suprême du régime, assurera la liberté de la presse et l'indépendance de la justice. Saïf al Islam a joué un rôle clé dans le parachèvement du rapprochement de la Libye du colonel Kadhafi avec l'Occident, notamment en négociant la remise en liberté, il y a deux ans, des cinq infirmières bulgares condamnées à mort pour avoir prétendument inoculé le virus du sida à des enfants libyens. Le colonel Kadhafi vient de fêter ses 40 ans au pouvoir et, à cette occasion, son dauphin présomptif a obtenu la libération controversée «pour raisons humanitaires» de l'ex-agent libyen Abdel Basset al-Megrahi, qui purgeait en Ecosse une peine de prison à vie pour son implication dans l'attentat de Lockerbie. Le courant réformiste incarné par Saïf al Islam, et dont il se fait l'avocat dans les capitales étrangères, se heurte à des résistances de la part des puissants chefs militaires ou tribaux qui entourent son père mais, faute d'alternative, ils ont dû se résigner à «mettre de l'eau dans leur vin». Boussoufi minimise les résistances que les apparatchiks de la «Grande Djamahiriah libyenne», qui se sont enrichis depuis des années grâce aux sinécures que leur a procurées l'économie étatique, opposent à toute réforme significative du système. «Ces réformes sont comparables à un tsunami car elles pèsent du poids de l'opinion publique et ces groupes d'intérêts sont minoritaires. Nous pensons que leur durée de vie expire car ils s'en sont suffisamment mis dans les poches».