Les Sahraouis attendent de M. Guterres qu'il milite pour le respect du droit des séquestrés de Tindouf à la liberté de mouvement. Le Haut commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Antonio Guterres, effectue une tournée dans la région maghrébine. Après avoir visité l'Algérie et s'être rendu à Tindouf, le responsable onusien est arrivé, le 10 septembre, au Maroc pour une visite de trois jours. Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères, la visite de M.Guterres sera l'occasion «d'évoquer la situation des Marocains retenus dans les camps de Tindouf et notamment les responsabilités juridiques et politiques de l'Algérie» notamment en ce qui concerne le recensement des populations des camps de Tindouf. Une exigence que le Maroc ne cesse de rappeler depuis trois décennies et à laquelle l'organisation internationale semble incapable de répondre puisqu'elle se heurte au refus algérien de permettre une telle opération. Cela a fait des camps de Tindouf, des camps de réfugiés hors normes. D'abord, le HCR ne sait pas combien de personnes il y a dans les camps et doit se contenter des chiffres avancés par Alger et qui sont exagérément gonflés. Le témoignage de l'ancien dirigeant du Polisario qui vient de rallier la mère patrie, Mohamed Ould Souilem, parle de 50.000 habitants au lieu des 150.000 avancés par l'Algérie. Deuxièmement, les camps de Tindouf sont les seuls camps de «réfugiés» au monde où le HCR ne peut pas garantir la liberté de mouvement. Troisièmement, ce sont les seuls camps de «réfugiés» dont la population n'a pas été autorisée à retourner chez elle après la signature et l'application d'un accord de cessez-le-feu et l'existence de toutes les garanties légales et politiques de vie digne sur son territoire. Sans oublier, évidemment, que la volonté générale chez cette population est de quitter les camps. D'ailleurs, des milliers de personnes ayant fui les camps en attestent. M. Guterres est donc appelé à faire ce que les milliers de Sahraouis attendent de lui : militer pour l'application du droit et permettre aux séquestrés de Tindouf de disposer de leur droit d'accéder à la liberté de mouvement.