Le recensement de la population de Tindouf et le détournement des aides humanitaires seront au centre de la visite que devrait effectuer le haut commissaire des Nations Unies pour les réfugiés aux camps de Tindouf. La Ligue des défenseurs de droits de l'Homme au Sahara a précédé la visite que devrait effectuer Antonio Guterres, le haut commissaire des Nations Unies pour les réfugiés aux camps de Tindouf pour lui demander de mettre fin aux incohérences des statistiques de la population de ces camps, ainsi qu'aux détournements des aides humanitaires. Dans une lettre adressée par le collectif de défense des droits de l'Homme au Sahara à M. Guterres, le collectif attire l'attention du responsable onusien sur le détournement des aides humanitaires octroyées par les organisations internationales, destinées initialement aux séquestrés de Tindouf. Selon cette lettre, ces aides sont régulièrement vendues par les dirigeants du Polisario dans les marchés des pays voisins plus particulièrement l'Algérie et la Mauritanie. Annuellement des centaines de tonnes de denrées, de médicaments et de biens d'équipement sont régulièrement vendus par les dirigeants proches du chef du Polisario. Les recettes de ces ventes frauduleuses servent dans le renflouement des caisses du mouvement pour entretenir son action diplomatique, politique et militaire. Ainsi que l'alimentation des comptes personnels des dirigeants du Polisario. Dans cette lettre, le collectif saisit l'occasion de la visite qu'envisage Antonio Guterres effectuer aux camps de Tindouf du 9 au 10 du mois courant, pour lui demander de prendre en charge l'administration directe de la distribution de l'aide humanitaire. Le collectif refuse que la gestion de cette aide demeure tributaire du Polisario, qui en profite comme bon lui semble, ce qui est totalement contraire aux objectifs du HCR. Le collectif réclame à ce que le HCR prenne en charge la mission de distribution des aides humanitaires. «Notre collectif est convaincu de la nécessité de procéder à l'installation dans les camps de Tindouf d'un mécanisme indépendant de contrôle qui assure le monitoring de l'opération de distribution des aides humanitaires», a indiqué la lettre du collectif. Le collectif exige le recensement des populations de Tindouf, pour mettre fin aux incohérences des statistiques concernant les populations de ces camps. La lettre ajoute que l'Algérie et le Polisario se sont toujours opposés à l'idée d'organiser un recensement des Sahraouis dans les camps, pour bénéficier de plus d'aides qui malheureusement finissent dans des comptes bancaires à l'étranger, ce qui fait perdurer la souffrance de ces populations. Le collectif a qualifié cette situation d'intolérable et refuse que ces deux parties continuent à faire des souffrances des populations de Tindouf un fonds de commerce.