Pour Abdellah Benhsaïn, président de la commission des statuts et règlements au sein de la FRMF, la fusion entre le FUS et le TSC est entachée de plusieurs irrégularités, notamment sur le plan procédural. Entretien. Aujourd'hui Le Maroc : Comment avez-vous réagi au sein de la FRMF à la fusion entre le FUS et le TSC ? Abdellah Benhsaïn : La Fédération royale marocaine de football (FRMF) n'a pas été informée officiellement de la fusion entre le Fath Union Sport (FUS) et le Tihad Sportif Club (TSC). Jusqu'à la fin de la semaine dernière, le dossier de cette fusion n'a pas encore été communiqué à la fédération. Les responsables des deux clubs avaient jusqu'au 31 juillet pour le faire, date qui n'a pas été respectée. Le bureau fédéral n'a donc pas pu tenir sa réunion pour discuter des termes et des clauses de ce contrat et décider par la suite de la légalité de cette démarche. Vous savez, nous n'avons été mis au courant de cette fusion qu'à travers les articles parus dans la presse nationale. Un flou persiste également quant à la ligue qui devrait saisir l'instance fédérale : la ligue du Gharb à laquelle appartient le FUS ou celle du Grand Casablanca à laquelle est affilié le TSC. Mais je pourrais vous dire officieusement que plusieurs discordances entachent cette fusion, notamment sur le plan juridique et procédural. De quoi s'agit-il exactement ? La première des choses à noter est le fait que les deux clubs ne sont pas de la même agglomération, autrement dit, de la même ville. Rabat et Casablanca ne dépendent ni du même découpage administratif ni sportif. J'entends par le premier les Wilayas et préfectures alors que le second concerne essentiellement les ligues. La seconde discordance est d'ordre procédural. Selon les statuts de la fédération, la fusion ne devait avoir lieu qu'après la tenue des assemblées générales ordinaires des deux clubs. Or, le FUS et le TSC n'ont réuni leurs instances qu'après la signature officielle de la convention de fusion-absorption. Cette fusion est donc illégale ? Pour la Fédération royale marocaine de football, le Fath Tihad Sport, le nouveau club n'existe pas. Le TSC existe toujours et évolue en première division du Groupement national de football (GNF I) et le FUS est relégué en GNF II. Vous savez, les dirigeants des clubs n'en sont pas propriétaires. Ils n'ont pas le droit d'en disposer à leur guise et ce, et c'est encore plus grave, pour camoufler une gestion calamiteuse durant toute une saison. Qu'encourront les deux clubs si leur fusion est officiellement déclarée illégale ? Comme je vous l'ai dit plus tôt, le statu quo est de mise. Le TSC évolue la saison prochaine en GNF I alors que le FUS, qui n'a pu se maintenir dans la cour des grands évoluera en GNFII. Mais comme la Régie des tabacs a retiré son soutien financier, le club casablancais a de sérieux problèmes d'argent. Si la fusion des Casablancais avec les fussistes est déclarée illégale, les premiers n'auraient plus droit à une autre chance. Aucune autre fusion ne leur serait possible ni avec un club casablancais, ni avec n'importe quel club du championnat national. Donc, si le TSC est amené à disparaître, c'est l'Ittihad de Tanger qui le remplacerait en première division et non le FUS, ce dernier ayant été la lanterne rouge du championnat de la saison écoulée. Quand est-ce que cette affaire sera tirée au clair ? Les responsables du FUS et du TSC auraient dû communiquer à la Fédération royale marocaine de football le dossier officiel complet de la fusion avant le 31 juillet. Maintenant que ce délai est dépassé, je ne pourrais pas vous dire ce qui risquerait de se passer. En tout cas, attendons de voir ce que les responsables des deux clubs nous communiqueront avant de trancher.