Abdellah Benhsaïn, président de la Commission statuts et règlements au sein de la FRMF et membre de la CAF, estime que le dossier de retransmission de la CAN n'est pas définitivement clos. Au passage, il brosse un tableau des enseignements à tirer de ce qui s'apparente de plus en plus à une impasse. ALM : Les chaînes marocaines sont-elles définitivement privées de la retransmission de la CAN ou pourrait-on espérer un déblocage in extremis de la situation ? Abdellah Benhsaïn :Je crois que les pourparlers en cours actuellement devront remettre les choses dans leurs normes. Car c'est un fait, la retransmission de la CAN a été donnée en exclusivité à une chaîne qui ne veut pas traiter comme il se doit, notamment avec un pays dont la sélection prend part à l'événement. Ceci étant, l'espoir doit rester de mise car le sort n'a pas été définitivement scellé, on devrait aboutir à une solution et un dénouement définitif de la question devrait en principe voir le jour. Du moins l'espère-t-on. Les responsables marocains savaient que Jean Claude Darmon s'était adjugé les droits de retransmission depuis 2002, pourquoi ont-ils mis autant de temps à réagir? Tout d'abord la CAF est souveraine à ce propos, elle a le droit de céder les droits à qui elle entend. De plus, Darmon est depuis longtemps dans son giron, donc cela n'étonne point. Les responsables au niveau de la communication ont peur-être tardé à réagir, mais, vous le savez, il s'agit-là d'une transaction énorme et les deux chaînes nationales ne sont pas en mesure de concurrencer un mastodonte en la matière. Quelle serait la position des chaînes marocaines devant une éventuelle fuite du public vers d'autres chaînes ? Au fait c'est une question de stratégie. On ne peut pas négliger qu'il y a un phénomène social qui se pose. Tout le monde ne possède pas un récepteur numérique, comme il n'est pas dans la possibilité de tout le monde d'en faire l'acquisition, afin de suivre les rencontres, surtout celles de son équipe nationale. Il y a problème de donnée en réalité. Maintenant va-t-il falloir que l'on investisse pour le seul compte de la CAN…? Quels enseignements devrait-on tirer de cette expérience ? Bien entendu, il y a beaucoup de conclusions à tirer, notamment que le sport, dans sa gestion et ses structures, n'est pas purement lucratif. Au niveau des structures des chaînes télévisées, il y a une nécessité de maîtriser la communication et de revoir ses cartes. Pourquoi ne pas procéder par alliances afin d'être à la hauteur? Cette situation a mis les chaînes de télévision au pied du mur et il s'avère indispensable de tout mettre en œuvre, dans l'avenir, pour ne plus être face à une telle réalité.