Les prix des produits alimentaires au début de ce mois de Ramadan connaissent une flambée qui va à l'encontre de ce qui a été annoncé comme mesures d'approvisionnement pour faire fléchir les prix. Les hausses des prix observées au début de ce mois de Ramadan concernent les poissons frais avec une augmentation qui oscille entre 7 et 25 DH le kilogramme, c'est le cas de la raie et du merlan. Les viandes rouges ont aussi enregistré une hausse de 5 DH pour l'agneau et 7 DH pour le veau, alors que ceux de la volaille ont connu une baisse de 3 à 4 DH le kilogramme. Même constat pour les abats qui ont carrément fléchi vu la faible demande qui caractérise le mois du jeûne. Les prix des abats blancs, tête de veaux ou d'agneaux, langue, cervelle, pieds, tripes ont vu leurs prix régresser de 10 à 15 DH. Par contre, ceux des abats rouges ont gardé leurs prix à 80 DH le kilo (foie, cœur et rognon). De leurs côtés, les légumes connaissent une augmentation de plus 1,5 DH pour les pommes de terre, plus 2 à 3 DH pour les tomates. Par ailleurs, le prix des fruits gravite autour de 15 DH alors qu'ils étaient à 12 DH il y a une semaine, c'est le cas des prunes, des raisins et des bananes de bonne qualité tandis que les légumes secs et les produits subventionnés ont gardé le même prix. «Le problème ne se rapporte pas à l'approvisionnement du marché du moment qu'on trouve tout au souk. C'est leurs prix qui posent problème», déclare une mère de famille. Et d'ajouter : «On ne cesse de nous dire que le prix des tomates par exemple oscillera entre 3,5 et 5 DH alors qu'on doit l'acheter entre 5 et 8 DH. Donc, où sont passés les contrôleurs des prix pour protéger le consommateur ?» De son côté, Hmida Berrah, vendeur de poissons, ne mâche pas ses mots : «Ce sont les spéculateurs au niveau du marché de gros qui sont derrière cette hausse. Il est temps de fixer des prix raisonnables pour maintenir l'équilibre convoité entre l'offre et la demande. D'autant plus, le nouveau marché de gros n'a pas encore résolu le problème de la distribution et de l'équilibre des prix». Un son de cloche antinomique chez un vendeur de poisson du «marché couvert» : «C'est la forte demande sur les produits de mer qui est derrière la flambée des prix. Mais c'est provisoire car dans une semaine les prix baisseront. C'est un phénomène qui se répète au début de chaque Ramadan. Cela fait partie des habitudes des gens. Et bien sur il y a des vendeurs qui exploitent cela». C'est dire l'importance que revêt l'intensification des opérations de contrôle tout en leur assurant une bonne intervention à travers l'ensemble des quartiers de la ville. La synchronisation des actions dans le cadre des commissions mixtes locales doit se confirmer sur le terrain. À ce propos, il suffit de rappeler que les prix ne sont pas affichés partout. C'est le cas pour plusieurs marchands du centre-ville qui se contentent de quelques affichages. Le prix de la viande rouge varie d'une boucherie à une autre. À signaler aussi que la prolifération des marchands ambulants est un phénomène qui influe sur la qualité des produits vendus. Sans aucun contrôle sanitaire le pire n'est pas à exclure. C'est le cas des poissons qui sont vendus dans de lamentables conditions hygiéniques.