Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Après le recul de 3,6% un mois auparavant Evolution de l'inflation
L'évolution à fin septembre de l'indice des prix à l'import des matières premières hors énergie dégage une hausse mensuelle de 1,6%
Conjuguées aux chocs d'offre ayant frappé certains produits alimentaires en août, les fluctuations des prix de ces produits durant la période du mois de Ramadan a engendré une nouvelle hausse mensuelle significative de l'indice du coût de la vie en septembre, soit 1,9% après 1,5% un mois auparavant. C'est ce qui ressort de la revue mensuelle de la conjoncture économique, monétaire et financière de Bank Al-Maghrib datée du mois de novembre 2009. En effet, la ventilation détaillée de l'ICV en 53 sous-groupes montre que des hausses significatives ont concerné les prix des légumes (27,9%), des fruits (19,8%) et des poissons (3,6%), la contribution des prix de ces produits à l'inflation mensuelle étant évaluée à 2,1 points de pourcentage. L'inflation mensuelle a été également tirée par les prix de la rubrique « lait, produits laitiers et œufs » qui ont progressé de 3,3%. En revanche, des variations négatives ont été enregistrées au niveau des prix des corps gras et des viandes, soient -0,1% et -0,9% respectivement. L'importance des variations transitoires des prix des produits frais dans la détermination de l'inflation mensuelle en septembre est confirmée par l'évolution de l'indicateur de l'inflation sous-jacente, calculé par BAM, qui n'a augmenté que de 0,2% au lieu de 0,1% en août. En glissement annuel, l'inflation a progressé pour le deuxième mois consécutif, s'établissant à 1,4% après 0,0%, ramenant ainsi sa moyenne annuelle depuis le début de l'année à 1,5%. Si l'augmentation du rythme de variation des prix des produits alimentaires (+1,8% au lieu de 1,1%) a favorisé l'accentuation de la hausse de l'indice du coût de la vie, les prix de la composante non alimentaire n'ont progressé que de manière modérée, confirmant ainsi leur caractère moins volatile (+1,1% au lieu de +1,0% en août et 1,7% en juillet). La hausse de l'inflation annuelle est expliquée en grande partie par la progression des prix de certains produits alimentaires frais, notamment ceux des viandes, des légumes et des fruits dont les rythmes de progression sont passés de 5,8% à 5,2%, de 4,7% à 35,8% et de -5,9% à 5,1% respectivement. Ces hausses ont plus que compensé la régression des prix des céréales de 10,5% et des corps gras de 8,9%, elles-mêmes due à un effet de base lié aux niveaux élevés des cours internationaux des matières premières alimentaires et agricoles en 2008. Pour leur part, les prix des produits laitiers ont vu leur rythme d'accroissement s'établir à 2,8% après 2,9% un mois auparavant. Pour sa part, l'inflation sous-jacente demeure négative à -0,7% contre -0,6% en août, en raison de l'effet induit par les produits alimentaire de base, sa moyenne annuelle s'étant établie à 0,3% au cours des neufs premiers mois. Tel qu'il ressort de la ventilation de l'ICV en prix des biens échangeables et non échangeables, l'accélération du niveau des prix à la consommation en septembre résulte du renchérissement de la première catégorie dont les prix ont enregistré une croissance mensuelle historiquement élevée de 5,5%. Après quatre baisses successives, le rythme d'inflation annuelle des échangeables a en effet atteint 1,9%, portant leur contribution à l'inflation globale à 0,6 point de pourcentage. Cette évolution reflète la flambée des prix des légumes frais, fruits frais et produits laitiers, elle-même liée à l'accentuation de la demande interne de produits alimentaires pendant le mois de Ramadan. Pour leur part, les prix des produits non échangeables n'ont pas affiché de mouvements marqués en septembre comparativement au mois précédent, avec un taux de croissance annuel de 2% au lieu de 2,1% et une contribution à l'inflation globale de l'ordre de 0,8 point de pourcentage. A la lumière de la décomposition en biens et services, l'accélération de l'inflation recouvre la reprise marquée des prix des « biens non transformés et autres » et l'accentuation de la baisse des tarifs « des biens transformés », les prix des « services hors transport privé » et du « transport privé » ayant progressé au même rythme que le mois précédant. En effet, la rubrique des « biens non transformés et autres » a enregistré une hausse de 4,8%, après les baisses consécutives accusées au cours des derniers mois, parallèlement à l'envolée des prix des légumes et fruits frais qui a plus que compensé la poursuite de la baisse des tarifs des céréales et des produits à base de céréales. En revanche, les prix des biens transformés ont marqué une baisse plus importante relativement au mois précédent, tirée essentiellement par le recul du prix des corps gras de 8,9%. Traduisant la transmission des hausses récentes des prix énergétiques et industrielles sur les marchés internationaux, les données de septembre font ressortir une hausse mensuelle de 0,6%, des prix à la production industrielle, imputable à l'augmentation des prix dans la branche « cokéfaction et raffinage » et dans une moindre mesure, ceux de l'industrie textile, ce qui a porté la baisse annuelle à niveau moins prononcé. Dans ces conditions, la régression l'indice des prix des industries manufacturières en glissement annuel est revenue à 18,8%, après celle de 20,8% le mois précédent, consécutivement à la décélération de celle des coûts de production dans la branche cokéfaction et raffinage de 38,8% à 33,6%. Hors cokéfaction et raffinage, les prix des industries manufacturières ont accusé une baisse de 12,1%, proche de celle enregistrée en août, recouvrant la stagnation de la baisse des coûts de production des branches « industrie chimique », « travail des métaux » et « industrie alimentaire » à -42,3%, -11,4% et -1,8% respectivement, et l'atténuation de la régression des coûts de production de la branche métallurgie revenue de 15,8% à 13%. En revanche, la branche industrie du papier et du carton a connu une baisse plus accentuée de ses coûts de production, soit 5,8% au lieu de 2,9%. Au total, l'industrie manufacturière hors raffinage a contribué à hauteur de 8,3 points de pourcentage à la baisse de l'indice général de l'industrie manufacturière. Les données à fin septembre 2009 relatives à l'indice des prix à l'import (IPM) des matières premières hors énergie font ressortir une hausse mensuelle de 1,6%, après le recul de 3,6% un mois auparavant. Cette évolution traduit la forte accélération de l'IPM des produits alimentaires qui a plus que contrebalancé les baisses de ceux des demi-produits et des produits miniers. L'accélération des prix à l'importation des produits alimentaires de 7,3% recouvre une hausse du rythme de progression du prix du blé et une légère décélération des prix du lait et du sucre. Quant à l'IPM des demi- produits, il a enregistré une nouvelle baisse, moins marquée que celle des deux mois précédents, attribuable en grande partie au fléchissement des prix à l'importation du papier et du carton en dépit de la progression remarquable des prix des matières plastiques artificielles. Aussi, l'IPM des produits miniers a reculé de 4,1%, après s'être apprécié de 0,2% un mois auparavant, en raison notamment de la baisse des prix à l'import du soufre et de ceux du fer et acier. En glissement annuel, l'IPM des matières premières hors énergie a enregistré une diminution de 37,5% en septembre après celle de 36,8% au mois d'août.