Salaheddine Bassir pense que tout joueur professionnel peut prétendre à présider un club de football, à condition de suivre la formation nécessaire. ALM : On laisse entendre que vous pensez présider, un jour, le Raja. Est-ce vrai ? Salaheddine Bassir : Je pense que c'est tout à fait normal et humain. Toute personne a des ambitions dans la vie qu'elle rêve de réaliser. Quand j'étais joueur au championnat national, je voulais évoluer et rejoindre les grands clubs internationaux. Le professionnalisme me séduisait. J'avais aussi envie de faire partie de l'équipe nationale et j'étais content d'avoir pu arriver. Actuellement, je pense qu'au terme d'une carrière tout footballeur pourra penser à occuper un poste de gestion. Pourquoi pas?. On avait toujours pensé aux footballeur en tant que formateur ou entraîneur, jamais en tant que dirigeant. Bien sûr, pour assurer une telle mission, il faut se préparer et faire des études dans ce sens. Je sais que cela est réalisable, mais peut être dans le moyen ou le long terme. Gérer un club de football est loin d'être facile. Le climat dans lequel se trouve le football national doit aussi permettre de concrétiser cela. Je sais qu'aujourd'hui, présider un grand club de football comme le Raja, n'est pas encore possible, surtout avec la détérioration du niveau du football national.
La saison footballistique s'achemine vers la fin. Comment évaluez-vous son niveau de jeu ? En toute sincérité, j'ai eu l'occasion de regarder le dernier derby casablancais, et j'étais très déçu du niveau de jeu dont ont fait preuve les deux équipes. Le jeu qui a été présenté par ces deux équipes, qu'on considérait des références n'honore nullement le football national. C'est désolant et inquiètant. Le match était très ennuyeux et monotone. J'espère que les équipes se réveilleront pour sortir de cette crise. Depuis le lancement de la saison, je n'ai eu l'occasion d'apprécier que quelques matches du Difaâ d'El Jadida dans les premières journées. Mais, il faut garder à l'esprit que chaque club a sa façon de jouer et trace ses objectifs. Il y a des équipes qui ne cherchent pas à livrer du bon jeu. Elles visent le résultat.
Pensez-vous que le Wydad parviendra-t-il à décrocher le sacre arabe ? La finale de la Ligue des champions arabes s'est jouée ici à Casablanca, mais on sait qu'au football, on s'attend à tout. Il n'y a pas de logique au football. Ce qui est clair, c'est que l'équipe qui sera prête mentalement s'imposera. Il revient au joueur de se mettre en confiance et se créer son climat de jeu.
Comment expliquez-vous les mésententes qui existent entre les éléments du Onze national ? Le problème des désaccords des joueurs nationaux a toujours existé. Et ce sont les personnes les accompagnant qui doivent installer le sérénité. Je jouais avec l'équipe nationale sous les commandes d'Henri Michel. Je me rappelle que quand il y avait des malentendus, il s'immisçait pour calmer la tension. Et c'est normal que les membres d'une même famille discutent à haute voix. Il faut reconnaître également que nous avions un grand staff technique. En ce moment, personne ne vient chez les joueurs pour installer la paix et arrêter les malentendus. Le capitaine de l'équipe est amené aussi à accomplir parfaitement son rôle.
Comment avez-vous accueilli cet imprévisible changement à la FRMF ? Il est certes que chaque président a sa propre vision des choses. Mais, il ne faut surtout pas qu'il y ait des changements que pour changer. Le pays a besoin d'infrastructures de football dans les villes. Les jeunes issus des quartiers cherchent des espaces pour jouer cette discipline. Il n'y a pas de terrains pour jouer du mini-foot. Ils n'ont pas d'endroits pour dévoiler leurs compétences.