Nabyla Maan revient avec une maturité nouvelle dans son dernier opus «Ter El Ali». La jeune chanteuse explique ses choix et sa démarche artistiques. ALM : Pourquoi avez-vous choisi «Ter El Ali» comme intitulé à votre deuxième album ? Et pourquoi il vous a fallu trois ans pour le sortir ? Nabyla Maan : «Ter El Ali» est une chanson du deuxième album que je viens de sortir. Ter El Ali (L'oiseau haut ) évoque la liberté. Je l'ai choisi comme titre de l'album parce qu'il transmet beaucoup de messages. J'ai voulu faire un album plus réfléchi et plus mature que mes précédents. Et j'irais encore plus dans ce sens durant le troisième. «Ter El Ali» m'a demandé trois ans de travail. Toutes les chansons qu'il comprend ont été enregistrées avec de vrais instruments. On y retrouve différents styles : musique marocaine, musique arabo-andalouse, rumba, rock, flamenco. Toutes les nouvelles chansons ont été composées par moi, puis arrangées et orchestrées par Tariq Hillal. L'album a entièrement été enregistré au Maroc notamment à Casablanca et Rabat. Je ne suis pas tenté par les studios étrangers puisqu'il y a tout ce qu'il faut au Maroc. Et il faut aussi encourager les studios marocains et par cela l'émergence d'un produit 100% national. Comment s'est fait le choix des reprises que comprend ce nouvel opus ? J'ai aussi repris des chansons d'artistes que j'aime notamment Édith Piaf, Abdessadek Chakara et Jil Jilala. Ce sont des anciennes chansons que j'ai voulu promouvoir auprès des jeunes. C'est pour cela, que j'ai choisi de les interpréter d'une manière plus en adéquation avec les goûts de mon public mais toutefois sans les déformer. Puisque la maison a pris d'abord la permission des héritiers de ces artistes et leur a montré mon travail avant de sortir l'album. Cet album comprend également des duos. Je cite le duo avec le groupe Numidya dont j'avais apprécié leur version d'une chanson du répertoire hamdouchi. J'ai également fait un duo avec Mobydick. Est-ce que vous arrivez à concilier entre votre carrière artistique et activité estudiantine ? C'est difficile de concilier entre mes activités estudiantine et artistique. Mais j'essaie de ne laisser tomber ni l'une ni l'autre. J'espère réussir dans les deux domaines. C'est pour cela que la promotion de l'album s'est faite durant cet été. J'en chantais à chaque fois des extraits. Actuellement, à cause de mes études, on ne prévoit pas de concert promotionnel. Par contre, je suis programmé dans diverses manifestations comme le Festival des musiques sacrées de Fès et celui des arts populaires de Marrakech. Je suis en première année d'études supérieures dans une école d'architecture intérieure, design et art graphique. Et les études constituent pour moi une issue de secours. La musique, quant à elle, demeurera toujours ma passion. Et quand je suis en pleine préparation d'un album, c'est au public que je pense. J'essaie, tout en m'exprimant, de sélectionner ce qui va plaire à mon public. Et ce, en choisissant des textes compréhensibles, simples et en même temps forts. Je privilégie au niveau des mélodies celles que mon public pourrait facilement s'approprier. Je pense beaucoup au public et j'espère être à la hauteur de la confiance qu'il a moi.