En 2008, le secteur du microcrédit comptait 1,250 million de bénéficiaires pour une valeur globale de 5,687 milliards DH. Un secteur non compétitif qui doit sa réussite aux acteurs associatifs. Au Maroc, il y a 1,250 million de bénéficiaires de microcrédit en 2008. Un secteur qui prend de plus en plus d'ampleur puisque la valeur globale des microcrédits octroyés a atteint 5 milliards 687 millions DH durant l'année précédente. C'est un fait. D'ailleurs la Fédération nationale des associations de microcrédit (FNAM), en la personne de son président Tariq Sijilmassi, a confirmé ce constat lors d'une conférence de presse à Casablanca, tenue jeudi 19 février. «Le microcrédit n'est pas la banque. Il n'a pas pour objectif le bénéfice et ne fait pas de l'épargne publique. L'association estime qu'elle a rempli sa mission quand le client réalise son autosuffisance et sort de la précarité», a déclaré M. Sijilmassi. Cela étant, même si les associations ne sont pas des organismes banquiers, ils ont quand même des similitudes avec ces derniers dans la mesure où elles doivent respecter les règles prudentielles. Toutefois, M. Sijilmassi souligne qu'il ne faut pas être trop rigoureux dans l'application des normes et ratios au risque de verser dans l'excès. Pour M. Sijilmassi, «le microcrédit au Maroc est avant tout une question de personne. C'est du volontariat et du militantisme social. Donc, il ne faut pas intégrer trop de rigueur dans les contrôles, sinon les bonnes volontés seront découragées». Cette conférence était également l'occasion de faire le point sur l'état d'avancement des commissions de la FNAM. Des commissions au nombre de quatre. La première a pour but de réaliser un reporting sur le secteur. Les destinataires de ce travail ne sont autres que les associations elles-mêmes, afin qu'elles puissent ce comparer mutuellement, Bank Al-Maghrib et enfin la FNAM. La seconde commission, appelée commission norme et ratio, se penche actuellement sur la réalisation d'un glossaire. Ce document mettra en place un vocabulaire commun, pour que la profession sache ce que chaque terme représente dans le domaine du microcrédit. La troisième commission relative à la gouvernance œuvre pour la livraison d'une charte de bonne gouvernance, et ce à travers les recommandations et le soutien qu'elle va prodiguer aux associations. «La question de la bonne gouvernance est une question de bon sens. Donc les associations doivent s'y atteler sans que les autorités de tutelle ne prennent des mesures coercitives à leurs égards», note M. Sijilmassi. La dernière commission, quant à elle, a trait au marketing. Elle mène un travail de réflexion pour l'élargissement des clients, qui reste en corrélation avec l'élargissement des produits offerts. À ce titre, la FNAM propose aux associations de mener une diversification des catégories de crédit, ainsi que la présentation d'autres produits comme les produits d'assurance. Une autre commission ne tardera pas à voir le jour. Selon M. Sijilmassi, cette commission se chargera de détecter et de répertorier les lieux qui serviront à l'implantation future des nouvelles antennes d'associations. «Certaines associations sont présentes dans des régions avec cinq à six antennes», affirme M. Sijilmassi. C'est pour cette raison que la FNAM compte procéder, via cette commission, à un décroisement, pour que les associations à forte représentativité dans certaines régions cèdent la place à d'autres en lui transférant le portefeuille clientèle.