La visite du nouvel envoyé spécial des Nations Unies pour le Sahara, Christopher Ross, a été couronnée, vendredi au Palais royal de Fès, par une audience qui lui a été accordée par SM le Roi Mohammed VI. Il y a un symbole qui a donné à la visite de Christopher Ross au Maroc un cachet original. C'est à Fès que M. Ross a clos, vendredi, sa première visite dans le Royaume en tant que médiateur des Nations Unies dans l'affaire du Sahara. «Je voue une affection particulière à la capitale spirituelle du Royaume, où j'ai exercé durant trois ans en tant que directeur du Centre culturel américain», a noté dans un parfait accent arabe le diplomate américain, à l'issue de l'audience qui lui a été accordée par SM le Roi Mohammed VI. Une note d'affection doublée d'une bouffée d'espoir et de confiance quant à l'issue qui sera donnée au conflit créé autour du Sahara marocain. «Je ne ménagerai aucun effort pour parvenir à un règlement de ce dossier avec un esprit de franchise, de sagesse, de confiance et de respect», a promis le nouvel émissaire onusien, avant son départ samedi pour Tindouf, deuxième étape d'une tournée qui le conduira à Alger, Madrid et à Paris. Pour cette première tournée maghrébine, Christopher Ross a donc donné la primeur au Maroc. Arrivé mercredi dernier à Rabat, l'émissaire onusien a entrepris avec les responsables marocains de multiples rencontres destinées à explorer les possibilités d'approfondir les négociations sur l'avenir du Sahara. «Ces rencontres m'ont permis de prendre connaissance de la position marocaine sur la manière d'aller de l'avant dans les négociations auxquelles a appelé le Conseil de sécurité», a expliqué le responsable onusien, à l'issue d'un dîner qui lui a été offert, mercredi soir, par le Premier ministre Abbas El Fassi. Lors de ce dîner, auquel ont pris part les ministres du gouvernement El Fassi, ainsi que les dirigeants des partis politiques, le médiateur onusien a pu constater le consensus national autour de la marocanité du Sahara. Au cours d'un tour de table, les leaders des partis, toutes tendances politiques confondues, ont souligné le bien-fondé de l'offre marocaine d'autonomie, «fruit d'un vaste processus de consultations démocratiques, participatif et ouvert initié par SM le Roi Mohammed VI. Un processus auquel ont participé aussi bien les partis politiques que les membres du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes». Jeudi, l'émissaire onusien a entamé une série d'entretiens avec le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Taïeb Fassi Fihri, accompagné du Directeur général des études et de la documentation (DGED), Mohamed Yassine Mansouri, en présence de l'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'ONU, Mohamed Loulichki. Il a poursuivi ces entretiens avec le ministre de l'Intérieur Chakib Benmoussa, et le président du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes, Khalli Henna Ould Errachid. Vendredi, le médiateur onusien s'est entretenu, séparément, avec les présidents des Chambres des représentants et des conseillers, Mustapha Mansouri et Maâti Benkaddour. «La mission que le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, m'a confiée est extrêmement importante pour l'avenir de l'Afrique du Nord», a souligné Christopher Ross, au terme de sa visite au Maroc. L'émissaire va maintenant tenter de convaincre le Polisario et l'Algérie de reprendre les négociations, restées bloquées depuis janvier 2008 en raison des positions stériles et contre productives de la partie adverse. M. Ross devra se rendre par la suite à Madrid, puis à Paris, qui avaient déjà exprimé avec Washington une position favorable à la solution d'autonomie.