Elections communales de 2009, réforme politique et constitutionnelle, création du grand parti de gauche, et autres questions sont au centre de cet entretien avec Driss Lachgar, membre du bureau politique de l'USFP. ALM : Contrairement aux attentes exprimées lors du 8ème congrès, l'USFP n'a obtenu ni le renforcement de sa place au gouvernement ni la présidence de la deuxième Chambre. Quelle lecture faites-vous de ce constat ? Driss Lachgar : Notre situation au sein de la majorité est loin d'être normale. De ce fait, il est nécessaire de revoir notre position dans la majorité et notre participation aux côtés des autres partis qui forment cette majorité. Revendiquez-vous toujours une réforme constitutionnelle ? Dans le but de consolider ce qui a été dit lors du congrès national de l'USFP, notre parti a réuni son conseil national. Dans le rapport du bureau politique que le premier secrétaire Abdelouahed Radi a présenté le 24 janvier, nous avons insisté sur la nécessité d'une réforme constitutionnelle. Notre parti prendra des initiatives dans ce sens dans les jours qui viennent. Je ne dévoilerai pas maintenant ce que nous allons faire concrètement. L'USFP va-t-elle partir seule aux élections communales de 2009 ? Qu'en est-il du programme commun des partis de la Koutla ? Pour les élections locales, il est prématuré de parler de coalition pour le moment. Ce qui importe le plus pour l'USFP, c'est que les élections communales puissent faire ressortir de nouvelles élites, honnêtes et responsables. Il est vital pour nous de combattre la fraude électorale. Nous avons lancé un appel lors du dernier congrès national aux acteurs de la société civile, ainsi qu'aux représentants des différents partis politiques, pour former un front capable de lutter contre la fraude. Cette initiative complétera l'action du gouvernement dans ce sens. Nous estimons que toutes les mesures prises par l'Etat, juridiques ou administratives, restent insuffisantes pour faire face au fléau de la fraude électorale et combattre les fraudeurs. Nous avons appelé dans plusieurs villes à la formation d'un front pouvant servir de rempart contre les malfaiteurs afin de les empêcher de nuire à l'opération de vote. La vigilance reste de mise dans les villes aussi bien qu'à la campagne pour lutter contre la corruption. On n'entend plus parler du grand parti socialiste. Qu'est-ce qui empêche ce parti de voir le jour ? Notre approche et notre vision diffèrent de celles des autres. Le grand parti socialiste aujourd'hui est constitué par l'USFP. Il puise sa force des valeurs et des principes auxquels notre parti est resté toujours attaché. Ces valeurs font de l'USFP un parti distingué et incarnant les vraies positions de gauche. Celles-ci ne peuvent être affectées ni par le temps ni par les circonstances. Peut-on s'attendre à un retour de l'USFP sur le front social ? Les initiatives de l'USFP dans le domaine social à travers les centrales syndicales qui représentent les travailleurs marocains sont notables et très influentes. Il est indispensable pour nous que l'unité de la gauche trouve sa source dans le domaine social. Les travailleurs doivent jouer un rôle prépondérant pour unifier les partis de gauche. Vient ensuite le rôle des intellectuels et de la classe politique de notre pays.