Une coordination de l'action entre l'USFP et le PJD en prévision des élections communales de 2009 n'est pas écartée, a affirmé le SG adjoint du PJD, Lahcen Daoudi, en réaction à un récent appel d'ouverture lancé par le dirigeant socialiste Driss Lachgar. Entre l'USFP et le PJD, c'est carrément le flirt. Driss Lachgar, membre du bureau politique de l'USFP, a loué hier dans une déclaration à ALM «le courage» dont le parti islamiste fait preuve sur certains dossiers. Il y a quelques jours, le même dirigeant socialiste a lancé un appel pour une alliance qui va au-delà de la coalition de gauche annoncée. Lahcen Daoudi, secrétaire général-adjoint du PJD, a accueilli à bras ouverts cet appel. Le bras droit de Saâd Eddine El Othmani est allé un peu plus loin en évoquant une éventuelle action commune entre le PJD et l'USFP en prévision des élections communales de 2009. Dans une déclaration à ALM, M. Daoudi s'est voulu même convaincant en avançant les «raisons objectives» de «l'union sacrée» qui s'annonce. «Le PJD et l'USFP ont plusieurs points communs, qui peuvent être la base pour l'élaboration d'une plate-forme de travail commune en perspective des élections communales de 2009», a argué M. Daoudi. Le dirigeant PJD a fait valoir, en autres arguments, une «convergence de vision» en ce qui concerne, à titre d'exemple, le rôle joué par les deux partis dans la lutte contre la dilapidation des deniers publics, la corruption, et l'importance de ce rôle dans l'enracinement d'une culture de transparence, notamment dans la gestion des affaires locales. Autant de dénominateurs communs donc que les deux partis peuvent développer en vue de l'élaboration d'une plate-forme de travail en perspective de l'échéance électorale qui se profile à l'horizon 2009. Driss Lachgar, même s'il est resté un brin élusif, a fait dans la dentelle en affirmant, en réponse à une question d'ALM sur le PJD, que ce dernier, après l'USFP, s'est élevé courageusement contre le Mouvement de tous les démocrates de Fouad Ali El Himma. «Le PJD a eu l'audace de lutter contre ce nouveau phénomène», a estimé M. Lachgar. Interrogé sur une possible alliance avec le PJD à l'orée du scrutin de 2009, M. Lachgar a fait preuve de prudence. «C'est au huitième congrès de l'USFP (prévu à la mi-juin) de décider de ses futures alliances et de son programme militant», a tranché le dirigeant USFP. Unis sur plus d'un dossier, l'USFP et le PJD ont surtout fait front commun contre l'association de Fouad Ali El Himma au point qu'un certain spécialiste de la question partisane a dit, sur un ton ironique, que «le Mouvement de tous les démocrates a eu au moins le mérite d'unir deux partis farouchement opposés», en l'occurrence l'USFP et le PJD. Le flirt entre le parti islamiste et le parti socialiste intervient une semaine après l'annonce de la création de la Coalition de gauche. Cinq partis de gauche avaient annoncé leur intention de former un bloc uni en prévision des élections communales de 2009. Il s'agit de l'USFP (Union socialiste des forces populaires), PPS (Parti du progrès et du socialisme), FFD (Front des forces démocratiques), PS (Parti socialiste) et du PT (Parti des travailleurs). Dans le même état d'esprit, les partis libéraux du centre s'apprêtent à annoncer la création d'un nouveau bloc en perspective de l'échéance de 2009.