Fès, avec ses deux circonscriptions électorales, sera sous les feux de la rampe lors du prochain scrutin. Le PJD Lahcen Daoudi et le PI Hamid Chabat s'y affrontent déjà depuis quelques mois. L'USFP aura aussi son mot à dire. Fès, avec ses deux circonscriptions électorales, a toujours attisé les convoitises des partis traditionnels marocains. Jadis qualifiée de fief des istiqlaliens et des socialistes, la donne y a beaucoup changé depuis que le PJD, dès 2002, multiplie les tentatives d'accaparer la capitale spirituelle. Des mois, sinon des années avant le scrutin législatif du 7 septembre prochain, le PJD (Parti de la justice et du développement) et le PI (Parti de l'Istiqlal) ont déterré la hache de guerre par Daoudi et Chabat interposés. Les deux ont été élus dans des circonscriptions différentes en 2002, mais se retrouvent à la tête de deux listes en compétition à la circonscription Fès-Nord, nouvelle appellation de l'ex-circonscription "Fès-Médina". Hamid Chabat, également maire de cette ville et membre influent du bureau exécutif de l'UGTM (centrale syndicale pro-PI) ne rate aucune occasion pour fustiger le "double discours" du PJD et cette fameuse image de droiture et d'honnêteté qu'il conteste aux islamistes qu'il a déjà eu à pratiquer dans le cadre de la gestion de la chose communale de la ville. Il jure surtout par ses grands dieux qu'il ne laissera pas le PJD mettre la main sur la ville de Moulay Idriss. Une stratégie que semble bénir Abbas El Fassi, chef de file des Istiqlaliens, qui a déclaré récemment à ALM que le bras de fer entre Hamid Chabat et Lahcen Daoudi était une «affaire locale», mais que c'était également «de bonne guerre». Face à Hamid Chabat, on retrouve Lahcen Daoudi, secrétaire général-adjoint du PJD, qui cherche à rempiler à Fès et qui ne cesse d'accuser son éternel rival de pratiques «mafieuses» pour gérer les différends politiques. A maintes reprises, Hamid Chabat est ouvertement accusé d'avoir saboté ou cherché à saboter des activités publiques de leaders PJD. Les choses en arriveront même à des plaintes en justice. Pour agression contre l'un, pour diffamation contre les autres. Les autorités locales de Fès n'en sont pas au bout de leurs peines et une sorte d'"alerte maximale" est déjà en vigueur dans la capitale spirituelle. Le match PI-PJD ne se limite pas à la seule circonscription Fès-Nord, mais déborde sur la deuxième : Fès-Sud. Dans cette dernière, c'est le député PI Abdelaziz Hilili, l'un des responsables istiqlaliens de la ville, qui a été choisi pour donner la réplique à Abdellah Abdellaoui, une figure montante du parti islamiste. Pour mettre plus de chances du côté de sa liste, le PJD a franchi le pas pour désigner, à la deuxième position, le député Mohamed Radi Slaouni, secrétaire régional du parti islamiste. On ne peut toutefois pas parler des élections législatives à Fès sans évoquer la forte présence de l'USFP. Ce dernier parti ambitionne d'y redorer son blason et renouer avec des années fastes où il y était fortement présent que ce soit au niveau des parlementaires ou pour la gestion des affaires communales. Les socialistes ont choisi deux profils qualifiés de "solides" pour diriger leurs listes dans cette ville. C'est ainsi que Fouad Bennouna, un avocat, dirigera la liste USFP de la circonscription Fès-Nord. Pour celle de Fès-Sud, le choix des socialistes s'est porté sur Mohamed Jaouhar, secrétaire régional et vieux routier de l'USFP respecté au sein du corps enseignant où il est connu pour avoir été l'un des fondateurs du syndicat national de l'enseignement. Le Mouvement populaire a accrédité la candidature de Aziz Lebbar à Fès-Nord alors que les autres partis politiques n'ont pas encore définitivement tranché. Fès, avec ses deux circonscriptions, est dotée de huit sièges. Elle a été "amputée" de Moulay Yacoub qui dispose, dans le nouveau découpage, du "statut" de circonscription avec deux sièges.