Hamid Chabat a décidé de poursuivre en justice Saâd Eddine El Othmani, S.G du PJD, et son adjoint Lahcen Daoudi. Le maire istiqlalien de Fès estime avoir été diffamé par les deux leaders du parti islamiste. La guerre à Fès entre le Parti de l'Istiqlal et le PJD (Parti de la justice et du développement) atteint son paroxysme et parvient jusqu'aux tribunaux. Hamid Chabat, maire PI de Fès, a annoncé, mercredi lors d'une conférence de presse au siège de l'UGTM à Rabat, avoir déposé une plainte en justice contre Lahcen Daoudi pour diffamation auprès du procureur général près la Cour d'appel de la capitale spirituelle. Hamid Chabat affirme avoir déposé cette plainte le 7 juin dernier pour demander l'application des dispositions de la loi 17-01 relative à l'immunité parlementaire. Il a estimé que le deuxième homme dans la hiérarchie du PJD était allé «au-delà de toutes les limites de la bienséance en le traitant, dans maintes sorties médiatiques, de criminel et de chef de bande à la latino-américaine». Le maire istiqlalien de Fès a également annoncé qu'il déposerait une autre plainte similaire contre Saâd Eddine El Othmani et ce dès son retour à Fès. Il reproche au S.G du PJD de l'avoir diffamé lors de son passage à l'émission "Hiwar", mardi 12 juin 2007, sur la première chaîne. Lors de la conférence de presse tenue par Hamid Chabat, soit près d'une quinzaine de jours après une rencontre de Lahcen Daoudi avec la presse au même sujet, le maire istiqlalien a tiré à boulets rouges sur l'attitude du parti islamiste à Fès. Il a accusé le PJD de recourir au mensonge pour les besoins d'une campagne électorale prématurée. «A quoi cela rime de voir quatorze parlementaires débarquer de véhicules tout-terrain pour exploiter, à des fins électoralistes, la misère des populations ?», s'est interrogé M. Chabat en référence à une «descente» du groupe parlementaire islamiste à Hay Ettaj au quartier M'salla de Fès pour, officiellement, un «geste de solidarité» avec des familles de la vieille médina mal logées. Pour Hamid Chabat, le PJD connaît de graves problèmes organisationnels dans la capitale spirituelle et chercherait à cacher ses divisions internes en s'en prenant, de manière gauche et flagrante, à la gestion de la ville. D'ailleurs, le maire de Fès, qui a profité de l'occasion pour aligner quelques projets en cours de finalisation, parle de la «déconfiture du PJD, non seulement à Fès, mais partout au Maroc», comme il l'a déclaré à ALM. Il a poussé les choses jusqu'à traiter le PJD de "pure création de Driss Basri". Pourquoi avoir attendu autant de temps pour répondre au PJD ? «J'étais occupé à plus intéressant et, entre autres, par le devoir de contribuer à la réussite du Festival des musiques sacrées de Fès», rétorque Hamid Chabat qui avait annoncé qu'il n'était pas dans son intention d'«offrir Fès, sur un plateau d'argent, aux islamistes». Surtout à «des islamistes qui recourent au mensonge contrairement aux préceptes de l'Islam», renchérit-il. La direction du PJD avait adressé une lettre à Abbas el Fassi, secrétaire général de l'Istiqlal pour lui demander de mettre «un terme aux agissements» de Hamid Chabat. Officiellement, le PI n'a pas répondu au PJD dont les responsables disent vouloir préserver les relations qu'ils entretiennent avec les héritiers de Allal El Fassi. Mieux encore, le PI a implicitement apporté son soutien à Hamid Chabat que ce soit pour l'organisation de la réplique de ce dernier ou la publicité faite dans les journaux du parti à la conférence de presse de mercredi. Hamid Chabat a été désigné pour conduire la liste de son parti dans la circonscription Fès-Nord. Il y affrontera Lahcen Daoudi qui dirige la liste PJD. La guerre ne fait que commencer. Pour de bon.