L'opposition a repris son travail de pilonnage de la gouvernance Sarkozy. Particularité des critiques en vogue, leur inédite violence comme si les auteurs de petites phrases assassines se livraient à un concours invisible. Pas de répit pour Nicolas Sarkozy. A peine la parenthèse internationale fermée pour cause de fin de présidence française de l'Union européenne qu'il retrouve déjà les délices de la vie domestique. Avec son lot de complications sociales à gérer amplifiées par la crise économique et d'attaques d'opposition à affronter. La trêve des confiseurs eut la durée de vie d'un court clin d'œil. L'opposition a donc repris son travail de pilonnage de la gouvernance Sarkozy. Particularité des critiques en vogue, leur inédite violence comme si les auteurs de petites phrases assassines se livraient à un concours invisible, à celui qui formulera la plus ravageuse et la plus destructrice phrase pour casser l'image de Nicolas Sarkozy. La première à ouvrir le bal des réjouissances fut l'ancienne adversaire de Nicolas Sarkozy aux présidentielles, Ségolène Royal. Elle choisit un terrain des plus polémiques pour formuler contre le président de la République une lourde accusation, celui de l'affaire Rachida Dati, maman express pour cinq courtes journées après une césarienne et ministre de la Justice pendant un congé de maternité pourtant largement mérité. Rachida Dati a beau fait savoir qu'elle allaite elle-même la petite Zohra, rien n'est fait. La polémique part toujours en vrille. Ségolène Royal avait accusé Nicolas Sarkozy d'avoir fait pression sur Rachida Dati pour écourter son éloignement de la place Vendôme : «Quel choix a-t-on lorsqu'on est garde des Sceaux et que le président de la République décide d'annoncer une importante réforme de la justice un mercredi alors qu'on a accouché le vendredi précédent ? La pression est extrêmement violente. (...) On sait ce que coûte la politique de la chaise vide, le responsable de la reprise rapide de Rachida Dati, c'est Nicolas Sarkozy». Propos vertement et promptement dénoncés par le parti du président l'UMP qui affirme : «Nous estimons que ces propos sont injurieux à l'égard du président de la République, qui a donné aux femmes des responsabilités comme jamais depuis que la République existe». L'autre angle d'attaque choisi par l'opposition est celui de la concentration des pouvoirs aux mains d'un seul homme et sa tendance liberticide supposée. Arrière-plan de cette attaque, la réforme de l'audiovisuel public-privé de publicité et dont le patron sera nommé par Nicolas Sarkozy en Conseil des ministres, le remplacement du juge d'instruction par le juge de l'instruction qui fait hurler robes noires et toques blanches quant à l'indépendance de la justice. Le député socialiste Arnaud Montebourg résume cet état d'esprit : «Nous ne sommes pas du tout d'accord avec cette dérive (...), ce césarisme, c'est-à-dire la concentration dangereuse des pouvoirs (…) Monsieur Sarkozy, le seul empire qui le passionne, c'est lui-même». La gouvernance actuelle de Nicolas Sarkozy suscite des réactions négatives jusqu'aux partis les plus groupusculaires comme le parti « Debout la France » dirigé par Nicolas Dupont Aignan qui est, si on veut choisir un raccourci, à l'UMP ce que Jean Pierre Chevènement est au PS et qui fait ce constat : «Plus le gouvernement se montre incapable de traiter les conséquences de la crise économique, plus Nicolas Sarkozy s'agite dans tous les sens pour allumer des contre-feux (…) Il a inventé le bougisme : je bouge donc je suis». On retrouve presque la même idée dans la bouche de Jean Marie Le Pen, le toujours numéro un du Front National qui dénonce «l'activisme de plus en plus brouillon et dérisoire » de Nicolas Sarkozy. Quant à François Bayrou, patron du MoDem, il avait déjà eu l'occasion de décocher sa petite flèche contre Nicolas Sarkozy accusé de multiplier «les foucades qui touchent à peu près tous les sujets de la société française (et) ébranlent à chaque fois les piliers qui tiennent la maison». L'opposition attaque Nicolas Sarkozy alors que ce dernier est en train de concocter « le remaniement perlé » dont la presse parle tant et dont l'essence serait l'organisation d'un petit tour de chaises musicales, toujours sous la direction de l'invisible François Fillon. Xavier Bertrand quitte les affaires sociales pour l'UMP remplacé par Brice Hortefeux qui laisse son poste de l'immigration à Eric Besson. En attendant le grand changement programmé pour l'après élections européennes de juin prochain.