Dans son dernier discours du Trône, SM le Roi Mohammed VI a placé la réforme de la justice à la tête des chantiers prioritaires. Il ne peut y avoir de démocratie pleine et entière qu'avec un pouvoir judiciaire capable, dans la transparence et l'équité, de redresser les torts. Il serait donc vain de penser le processus d'évolution entrepris par le Royaume en dehors d'une réforme profonde de la justice. «D'où le devoir pour tous de se mobiliser pour assurer une réforme globale de la justice et en consolider l'indépendance, dont nous sommes, du reste, le garant », a précisé SM le Roi Mohammed VI, dans son dernier discours du Trône. Dans ce discours fondateur, - une véritable feuille de route politique pour l'Exécutif actuel, SM le Roi a engagé le gouvernement à mettre en œuvre un plan de réformes profondes du secteur clef de la Justice. L'appel royal a suscité un remarquable enthousiasme au sein de la société marocaine qui a trouvé dans le discours de SM le Roi les prémisses d'un Maroc nouveau, acquis aux belles valeurs de l'équité et de l'égalité de tous les citoyens devant la loi. Le ministère de la Justice n'a pas tardé à donner à ce discours son plein contenu. Recevant, fin décembre, le ministre de la Justice, Abdelouahed Radi, le Souverain a pris note de la première mouture du plan de réforme annoncé. L'année 2009 marquera, ainsi, le lancement de ce plan. A l'occasion de l'examen par la Chambre des Représentants du budget 2009 du ministère de la Justice, M. Radi a affirmé que son département établit un plan d'action pour «une réforme globale à court, moyen et long termes». Elle sera basée, promet le ministre, aussi bien sur des investissements rationalisés que sur la mobilisation des moyens existants pour améliorer les services rendus par les juridictions et les conditions de travail des effectifs du ministère. Se basant sur les données chiffrées d'un diagnostic détaillé de l'état des lieux et un listing des besoins, M. Radi a révélé que le plan de réforme porte essentiellement sur la création de quatre cours d'appel et de 16 tribunaux de première instance, pour un coût de 800 millions de dirhams. La réforme du secteur passe, également et nécessairement, par la mise à disposition des moyens nécessaires au bon fonctionnement de la justice. Le renforcement des effectifs humains du secteur s'avère aussi un élément indispensable au bon déroulement de l'action judiciaire. Quand on sait que 3.322 magistrats traitent 3 millions d'affaires par an, on imagine l'ampleur des sacrifices humains consentis ! Constructions de nouveaux tribunaux, renforcement des effectifs humains, mise à disposition des moyens matériels … Ce sont là quelques actions urgentes à accomplir en 2009, en attendant d'autres mesures tant attendues pour garantir l'indépendance de la justice. Du chemin reste à faire en perspective de la mise en place de mécanismes transparentes pour l'application du principe consacré d'une justice autonome, à l'abri de toute forme d'influence, ou de tentation.