Sarkozy est critiqué sur sa vision sur le rôle du Parlement dans le cadre de la grande révision constitutionnelle et dont une loi organique doit être débattue à l'Assemblée nationale. Donc, pas de paix des braves ni de trêve de confiseurs entre Nicolas Sarkozy et son opposition socialiste qui profite des derniers jours de l'année agonisante pour préfigurer sa stratégie d'attaque pour l'année prochaine. Aucun sujet ni aucune décision de la gouvernance de Nicolas Sarkozy ne sont laissés sans un commentaire acide et une charge qui se veut destructrice d'image et de crédibilité. Après le débat empoisonné sur la «vacance du pouvoir», les socialistes se permettent le luxe de mettre sur le dos de Nicolas Sarkozy une affaire d'abus de confiance qui secoue leurs rangs, l'affaire Julien Dray et le mouvement suspect des fonds sur les comptes d'associations comme les parrains de SOS Racisme ou de la structure lycéenne la FIDL. Vincent Peillon, le bras droit de Ségolène Royal, une des rares soutiens de Julien Dray, ne lésine pas sur les accusations : «Je ne suis pas dans la théorie du complot. Il n'empêche (…) ça ressemble à de la diversion politique au moment où le plan de la relance de Nicolas Sarkozy est un échec et où la mobilisation sociale se prépare». Il faut dire que la majorité présidentielle avait poussé le raffinement du cynisme à un degré rarement atteint. Fréderic Lefébvre, porte-parole de l'UMP avait versé de grosses larmes de crocodile qui n'avaient pas dissipé la confusion : «La présomption d'innocence, ça compte. Il n'est pas très agréable de voir ce déchaînement aujourd'hui sur Julien Dray alors même que personne ne connaît la réalité et que les juges font leur travail». Un second sujet sur lequel l'opposition socialiste tente de faire des misères à Nicolas Sarkozy concerne sa décision d'accorder une grâce partielle à l'ex-préfet, Jean-Charles Marchiani, un proche de Charles Pasqua. Le porte-parole du PS, Benoit Hamon et après avoir rappelé les promesses de Nicolas Sarkozy selon lesquelles il se refusait à faire du droit de grâce un mécanisme de régulation de la population carcérale, dénonce «une nouvelle illustration d'une dérive du fonctionnement des institutions et de la pratique présidentielle qui veut qu'une personne condamnée aujourd'hui, dès lors qu'elle a une proximité personnelle ou politique avec le président de la République, voit cette peine raccourcie pour services rendus ou proximité partisane». «(Il) n'a pas résisté à la tentation de sauver, ou en tout cas d'utiliser ce droit qui est le sien, au milieu de trente détenus, pour libérer M. Marchiani». Jean-Charles Marchiani est un ancien préfet condamné en mars 2007 à trois ans de prison pour corruption. Il vient d'être gracié par Nicolas Sarkozy pour «comportement exemplaire». Le député Arnaud Montebourg y va aussi de sa critique : «ça s'appelle la reconstitution des privilèges. M. Sarkozy est en train de nous reconstituer un régime aristocratique au profit de ses amis». Nicolas Sarkozy est critiqué aussi sur sa vision sur le rôle du Parlement dans le cadre de la grande révision constitutionnelle et dont une loi organique doit être débattue à partir du 13 janvier à l'Assemblée nationale. Elle prévoit, entre autres, une limitation des débats parlementaires et du droit d'amendement. Et c'est le député Arnaud Montebourg qui porte l'estocade. Il voit dans ce projet de loi «une poutinisation rampante» imposée par Nicolas Sarkozy pour «écraser toutes formes de contre-pouvoirs». Pour faire adopter cette loi, «il faudra nous passer sur les corps» avertit Arnaud Montebourg. Ce dernier a, par ailleurs, été un des plus violents critiques de Nicolas Sarkozy sur son projet de réforme de France télévision dont la suppression de publicité doit entrer en vigueur le 5 janvier prochain. Devant autant de critiques de la part des socialistes, Nicolas Sarkozy pourra toujours se consoler en lisant les propos lénifiants d'un éléphant du PS, Michel Rocard, qui loue avec euphorie sa manière de gérer la crise notamment lorsqu'il a réussi à imposer le G20 à Washington : «L'inspirateur se trouve être Nicolas Sarkozy parce qu'il est impulsif, courageux (…) Non dogmatique, il est allé chercher des outils de lutte contre la crise en dehors de l'arsenal monétariste».