Michelle Alliot-Marie fait partie de ces personnalités du gouvernement qui semblent avoir perdu la cote au Palais de l'Elysée. On la décrit comme déjà partante lors du prochain remaniement gouvernemental. Le Parti socialiste aurait-il décidé sous la houlette de Martine Aubry de faire feu de tout bois, de ne laisser passer aucune occasion, si maigre soit-elle, pour pilonner la gouvernance de Nicolas Sarkozy? C'est la forte impression donnée par Benoit Hamon, porte-parole du PS lorsqu'en pleines trêves de confiseurs, il critique «la vacance du pourvoir» au sommet de l'Etat avec un président et un Premier ministre qui passent leurs fêtes de Noel à l'étranger. Avec cet angle d'attaque assez original dans une période de crise et de risque de grande récession, Benoit Hamon semble s'en pourlécher les babines : «Il y a vacance du pouvoir au sommet de l'Etat pour des raisons de vacances privées du président de la République et du Premier ministre (….) Ils n'ont pas été capables d'accorder leurs agendas, c'est nouveau et étonnant, le pays est entre les mains de Michèle Alliot-Marie... Dormez tranquille, braves gens». Benoit Hamon vise à mettre en difficulté le président de la république et le Premier ministre. Nicolas Sarkozy prolonge son séjour au Brésil pour une semaine après son dernier sommet en tant que président de l'Union européenne. Le Brésil est le pays où vit depuis 32 ans le père biologique de son épouse Carla Bruni, Maurizio Remmert. Quant au Premier ministre François Fillon, il a décidé de prolonger lui aussi son séjour en Egypte après un visite d'une école internationale près du Caire. La hiérarchie ministérielle voudrait que l'intérim soit assuré par Jean-Louis Borloo, ministre de l'écologie, unique ministre d'Etat au gouvernenent, mais il se trouve lui aussi au Maroc pour passer les fêtes de Noël. C'est de cette manière là que la ministre de l'Intérieur Michelle Alliot-Marie se trouve en charge des affaires de la France pendant cette période de vacances. François Fillon et Nicolas Sarkozy ont tenté de désamorcer la polémique sur leur éloignement simultané du territoire français. Le premier en essayant de minimiser les distances : «On est à quatre heures de Paris, j'espère simplement qu'il ne se produira rien qui m'oblige à rentrer plutôt, mais s'il le fallait, je serai à Paris rapidement». Le second en faisant dire à son entourage que les outils de communication modernes rendent caduc le débat sur la vacance du pouvoir. Et pour bien éteindre toute contestation sur le sujet, le porte-parole du gouvernement Luc Chatel tonne de la voix : «Il n'y a aucune vacance de pourvoir, le président de la République est 100% disponible, 100% aux commandes partout dans le monde (…) c'est d'ailleurs mal connaître Nicolas Sarkozy que d'imaginer qu'il puisse laisser ses responsabilités vacantes». Il s'agit en tous cas d'une grande première pour l'exécutif français qui choisit des destinations lointaines pour passer des vacances. Il leur est déjà arrivé à Nicolas Sarkozy et François Fillon de partir tous les deux en même temps. Ce fut pour une journée lorsqu'ils s'étaient déplacés au Liban pour manifester le soutien de la France au président libanais Michel Sleimane. Grâce à ces vacances de fins d'année, l'étoile Michelle Alliot-Marie reprend un peu de vigueur. Elle était déjà montée en première ligne après la découverte au magasin parisien «Le Printemps» de cinq bâtons de dynamite sans mise à feu revendiqués par un mystérieux «Front révolutionnaire afghan». Elle s'était bien installée aux commandes de l'actualité en conduisant d'une main de fer un exercice de simulation destiné à tester la réactivité des forces de l'ordre en cas de vagues d'attentats à Paris , en banlieue, à Lyon et à Marseille. Le constat de Michelle Alliot-Marie se veut rassurant : «Notre pays n'est pas plus menacé que d'autres, nous devons être capables de nous adapter à tous les risques d'attentats». Michelle Alliot Marie fait partie de ces nombreuses personnalités du gouvernement qui semblent avoir perdu la cote au Palais de l'Elysée. La presse bruit de confidentiels décrivant la mauvaise humeur présidentielle à son égard. On la décrit comme déjà partante lors du prochain remaniement gouvernemental prévu fin janvier remplacée à la place Beauvau par un intime du président, Brice Hortefeux, actuellement ministre de l'immigration et l'Identité nationale et pièce-maîtresse du dispositif UMP.