Le dopage aura désormais la vie dure au Maroc. Le projet de loi N°15-08 relative à la lutte contre le dopage vient d'être adopté par le Conseil de gouvernement . Le projet de loi N°15-08 relative à la lutte contre le dopage vient d'être adoptée par le conseil de gouvernement. Les instances sportives de notre pays sont décidées à lutter avec acharnement contre ce fléau mais aussi contre les tricheurs. «Au Maroc, la situation devient alarmante», constate Lahcen Karam, président de l'Association marocaine de sensibilisation contre le dopage dans le sport ( AMSDS), «Les sportifs les plus dopés au niveau national sont ceux qui pratiquent le bodybuiling (construction de corps)», a-t-il ajouté. L'ASMDS dans son plan d'action pour sensibiliser contre le dopage qui s'étalera sur 5 ans a entamé depuis l'année 2007 cette opération. Cette année, la caravane a démarré le 22 novembre 2008 et se poursuivra jusqu'au 31 décembre 2009 en passant dans les clubs, les associations sportives sans omettre les lieux d'entraînements. La caravane est déjà passée dans les régions d'Inezgan, Sebt Gzoula, Youssoufia, Casablanca, Berrechid et Settat. Les substances dopantes les plus utilisées au Maroc sont le TH, le GH et les corticoïdes. Aujourd'hui, le ministère de la Jeunesse et des sports hausse le ton. Ainsi, cette loi interdit à tout joueur ou athlète licencié lors et en dehors des compétitions sportives d'utiliser les substances qui sont de nature à modifier artificiellement les capacités ou à masquer leur emploi. Ces substances interdites peuvent être accordées à des fins thérapeutiques. Le contrôle anti-dopage est effectué par des médecins ou des médecins vétérinaires au cas où les contrôlés sont des animaux qu'on utilisent dans le sport. «L'opération de prélèvement se fait directement après la compétition, ensuite l'échantillon prélevé est communiqué au laboratoire accrédité pour analyse. Et généralement, le résultat de cette procédure est dévoilé dans un mois», renchérit M. Karam, «Il est ensuite présenté à la fédération concernée et à l'Agence mondiale anti-dopage», précise-t-il. Dans ce contexte, le projet de loi stipule que le personnel chargé du contrôle antidopage dresse un procès verbal sur le prélèvement effectué qu'il communique à l'administration dans les vingt-quatre heures qui suivent l'opération du prélèvement de l'échantillon. De même, dans l'exercice des missions qui leur sont imparties, le personnel chargé du contrôle a accès aux lieux où se déroule une compétition. Toutefois, il peut recourir à la force publique aux fins d'exécuter ses missions. S'agissant des sanctions, les fédérations sportives dès qu'elles sont saisies du dossier comportant les preuves de la commission de l'infraction engagent la procédure disciplinaire pour sanctionner le dopé. Ces sanctions peuvent être la suspension à durée déterminée ou aller jusqu'à la radiation à vie. Les sanctions pénales ne se prononcent toutefois pas à l'encontre des sportifs. Elles prévoient l'emprisonnement de 6 mois à un an avec une amende de 10.000 à 50.000 dirhams ou de l'une de ces deux peines seulement, au fait de s'opposer à l'exercice des fonctions des agents désignés à cet effet. De même, le code prévoit un emprisonnement de un à trois ans et d'une amende de 50.000 à 100.000 dirhams ou de l'une de ces deux peines seulement, au fait de prescrire, de céder, d'offrir, d'administrer ou d'appliquer à un joueur ou athlète licencié ou à un animal utilisé dans le sport une substance interdite. Cela étant, combattre le dopage nécessite la mobilisation et la volonté de tous les acteurs sportifs. Il demande, en plus, un financement important.